Les femmes moins émettrices de gaz à effet de serre que les hommes ?

Monday, 13 March 2023

Si les femmes sont davantage victimes des dérèglements climatiques, elles ont en moyenne des modes de vie moins émetteurs de gaz à effet de serre (GES) que les hommes, explique Oriane Wegner dans un billet économique datant du 8 mars 2023.

Les travaux du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) alertent depuis plusieurs années sur les conséquences du réchauffement climatique actuel. Mais des études mettent en évidence que la population n'est pas touchée de la même manière par ce phénomène.

Spécialiste de l'économie du climat au sein de la Banque de France, Oriane Wegner se fonde sur une étude suédoise de 2021 pour affirmer que « les postes de consommation des hommes sont à l’origine de 16% de plus GES en moyenne » que ceux des femmes. Cet écart peut être expliqué par un mode de vie comprenant des biens et des services plus émetteurs, comme le carburant ou le type de régime alimentaire. Par exemple, en France, 67% sont des personnes végétariennes sont des femmes, d’après un sondage Ifop publié en 2021. Une alimentation moins carnée engendre une plus faible quantité d’émissions.

Mais ce sont paradoxalement les femmes qui sont les plus touchées par les conséquences du changement climatique : les changements climatiques exacerbent les inégalités et touchent particulièrement les populations les plus vulnérables qui n’ont souvent pas les possibilités de s’y adapter. Les femmes, qui représentent 60% de la population mondiale vivant sous le seuil de pauvreté en 2021, sont donc touchées de manière disproportionnée. Cela rend alors plus difficile les corvées dont elles ont majoritairement la charge, telles que l’approvisionnement en eau et en denrées alimentaires. Elles ont également moins accès à des aides et ne disposent pas de solutions de repli en période de crise, du fait de l’absence de formation, de capital et d’accès à des terres. Enfin, 80% des personnes déplacées en raison des changements climatiques sont aujourd'hui des femmes.

Oriane Wegner rappelle que si le genre peut s’avérer être un critère pertinent pour expliquer les disparités en termes d'émissions, le niveau de revenus ou le lieu de résidence jouent souvent un rôle plus important.

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