Un produit qui séduit les jeunes

Cette tendance venue des Etats Unis s’est installée en Europe et de nombreux·ses non-fumeur/euses se sont tourné·e·s vers la Puff ou littéralement « bouffée » en anglais. Avec ses multiples choix de couleurs et ses goûts aussi divers qu’originaux – Cola pétillant, barbe à papa ou encore jus de pastèque – elle peut paraître inoffensive et sans risques majeurs. Sa facilité d’utilisation et son coût peu élevé la rendent accessible. Elle ne se recharge pas et se jette une fois le liquide entièrement utilisé. Tous ces éléments peuvent grandement expliquer la réussite de ce produit auprès des adolescent·e·s.

Selon un sondage du FARES (Le Fond des Affections Respiratoires, organisme belge), effectué sur les 11-24 ans, 65% de l’échantillon avait connaissance de l’existence des Puffs et parmi elleux 1 sur 4 en consommait activement.

Pourtant elles ne sont pas moins nocives que des cigarettes électroniques rechargeables et peuvent constituer un tremplin vers la consommation de cigarettes classiques par ces jeunes. Elles sont disponibles en vente avec de la nicotine (jusqu’à 20 milligrammes/millilitre), ce qui occasionne dans certains cas l’apparition de nouvelles addictions.

Une bombe environnementale

Dans un contexte où les notions de réutilisation, d’économie circulaire, de réduction des déchets sont soutenues par un nombre grandissant d’acteur/trices la progression des ventes de cigarettes jetables semble malvenue. Ces dernières sont principalement composées de plastique et de batteries en lithium et en métaux lourds. Ces batteries sont inamovibles et à usage unique. De plus elles ne font pas l’objet, une fois jetées, d’un traitement particulier. Les Puffs s’ajoutent donc à la longue liste des déchets qui mettent en péril l’environnement.

Face à toutes ces conséquences, des exécutifs et élus se sont mis en guerre contre ces cigarettes. La France n’est pas le seul pays européen à avoir pris la voie de leur interdiction. En Allemagne, Le Bundesrat, l’assemblée législative représentant les 16 Länder, a voté une proposition dans ce sens. Le gouvernement fédéral devra de fait se prononcer sur l'avenir des Puffs au niveau national et la position qu'il adoptera à l'échelle européenne.

En Belgique, le gouvernement avait tenté dès 2022 de mettre fin à leur vente sur son territoire, ce à quoi la Commission avait répondu qu’il était nécessaire de justifier du bien-fondé de cette demande, leur commercialisation étant autorisée sur le marché unique.

La balle semble être finalement entre les mains des institutions européennes et dépendre de celleux qui luttent contre le commerce de Puffs.