Cette série-documentaire décrite comme "une odyssée inspirante à la bande-son et aux images poétiques, guidée par un regard éclairé" délivre avant tout des réflexions nécessaires sur la politique et l'écologie. Au fil de témoignages et de rencontres aux quatre coins du monde, Cyril Dion nous raconte un monde plus juste socialement et écologiquement. 

En traversant les étapes du militantisme climatique nous recontrons d'abord David Wallace-Wells - auteur de La Terre inhabitable (2019) - puis Andreas Malm, un militant suédois, auteur de Comment saboter un papeline (2020), et aussi Gail Bradbook, confondatrice d'Extinction Rebellion. 

Ces dernier·e·s participent au récit de la Résistance, qu'elle se manifeste au travers de blocages politiques, de la désobéissance civile ou de l'action en justice, comme ce fut le cas pour Cyril Dion lors de l'Affaire du siècle en France. Le documentaire décrit, par exemple, l'action des activistes de l'ONG Sea Shepherd pour le sauvetage de tortues marines menacées par le braconage. 

L'épisode "S'adaper" propose des solutions avec des exemples locaux et nationaux comme celui de Cuba où la création 400 000 fermes urbaines a permi d'éviter la famine et continu à assurer l'alimentation des habitant·e·s. On découvre la préparation des individus face à la menace de crises, l'un est survivaliste, préparé à faire face à n'importe qu'elle crise, l'autre collapsologue. L'épisode 2 se conclu sur une idée primordiale : la nécessité que les communautés s'unissent pour mieux résister aux chocs à venir. 

Le 3^e volet aborde la question de "Régénérer", surtout les éléments naturels - récifs corraliens, mangrove, sols, forêts, etc. - mais aussi les systèmes éducatifs et les démocraties. Partout, aux niveaux local, étatique, en mer, à la montagne, dans les pays riches ou pauvres des actions régénératrices sont menées à l'image de l'"école de la forêt" en Allemagne. Cyril Dion s'attaque aussi à notre système économique capitaliste qu'il faudrait déconstruire pour le remplacer, selon lui, par une économie symbiotique basée sur la mutualisation (avec le témoignage d'isabelle Delannoy). 

Ce documentaire, dont il est plus simple de s'imprénier que de lire un rapport du GIEC, est une source d'information et de compréhension pour notre action collective vers une transition juste car, comme le rappelle son auteur "pendant des années, on a culpabilisé les gens en les persuadant qu’ils pourraient sauver la planète à force de petits gestes. Le problème est avant tout structurel, économique, politique".