Pesticides et OGM interdits dans l’assiette des Français

Vendredi, 23 Février 2018

Tandis qu’une étude de l’ONG Générations futures affirme la présence de pesticides dans trois quarts des fruits français, le journal Le Monde révèle la saisie de nourriture pour animaux contenant des OGM interdits en Europe.

Le 20 février, une association écologiste française a publié un rapport compilant cinq ans de données sur les traces de pesticides dans les fruits et légumes. Au même moment, des OGM illégaux en Europe furent trouvé dans des aliments pour animaux d’élevage fabriqués en France. Deux nouvelles qui interrogent la qualité de nos aliments.

Pour son état des lieux sur les pesticides, l’ONG Générations futures a analysé 19 fruits et 33 légumes afin de mesurer la présence d’éventuelle de traces de produits chimiques. Le constat est sans appel : plus de 7 fruits (non bio) sur dix contenaient des résidus et 2,7 % dépassaient la limite maximale autorisée. Concernant les légumes, bien que la présence de pesticides soit moins élevée (4 sur 10), la limite est dépassée dans 3,5 % des cas.

Dans le podium, on retrouve en tête des fruits les plus contaminés les raisins, les clémentines, les mandarines et les cerises dont les traces sont attestées dans plus de 87 % des cas. Pour les légumes, il s’agit des céleris branches, des endives et des herbes fraîches. Notons que pour ces dernières (hors persil, ciboulette et basilic), le seuil est dépassé dans près de 30 % des cas !

De son côté, le journal Le Monde a révélé que des aliments pour vaches et porcs, fabriqués en France et distribués illégalement dans le reste de l’Europe, contenaient des OGM interdits par l’UE. La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a ensuite confirmé la présence de bactéries génétiquement modifiées mortes dans les saisies effectuées. Selon le journal français, il s’agirait de filiales du groupe agroalimentaire Ajinomoto.

Dans un communiqué, le groupe japonais a répondu que « les substances citées dans l’article du journal Le Monde ont été placées sur le marché européen suite à une erreur administrative » et qu’il aurait entrepris toutes les démarches nécessaires une fois la nouvelle apprise.

Bien que ces deux informations ne soient pas en relation directe, leur apparition presque simultanée interroge. Elles soulèvent des questions quant à la qualité de nos aliments, aux contrôles effectués, mais aussi à la traçabilité des aliments au sein de l’Union. En effet, les scandales dans l’agroalimentaire se répètent : l’affaire Lactalis, les lasagnes Findus à la viande de cheval, la grippe aviaire ou encore la vache folle.

Ces différents cas illustrent les failles du système européen. Combien faudra-t-il encore de scandales pour que les efforts nécessaires soient accomplis afin de garantir à chaque citoyen.ne une alimentation saine et de qualité ?