Accord de l'OMI réduction émissions du secteur maritime unsplash

Les engagements climatiques insuffisants de l’Organisation maritime internationale

Mardi, 11 Juillet 2023

Ce vendredi 7 juillet, les pays membres de l’Organisation maritime internationale (OMI) n’ont pas réussi à trouver un accord permettant de respecter l’Accord de Paris et son scénario à 1,5°C. Le manque d’ambition des pays dans le secteur, à quelques mois de la COP28 sur le climat, est déploré par les ONG et les expert·e·s.

Les 175 États membres de l’OMI avaient pour objectif de rehausser leurs engagements climatiques pris en 2018 : la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) de 50% en 2050. Ils sont parvenus à fixer de nouveaux objectifs, la réduction des émissions d’au moins 20% en 2030, jusqu’à 30% si possible, puis de 70% en 2040, 80% si possible, pour atteindre zéro émissions nettes de GES « autour de 2050 », en fonction « des circonstances nationales ». Doit-on se réjouir de ces nouveaux objectifs ou bien se désoler ? C’est en tout cas une déception pour les expert·e·s et les ONG, selon Clean Shipping par exemple, qui se base sur les rapports du GIEC, il faudrait réduire de 50% les émissions en 2030 et atteindre le net zéro émission en 2040

Quelle est la posture de chaque pays sur la décarbonation du secteur maritime ? Au nombre de 32, les pays les plus ambitieux étaient menés par les États insulaires du Pacifique, les États-Unis, le Canada et le Royaume-Uni pour une diminution des émissions de 37% en 2030 et de 96% en 2040. L’Union européenne (UE) a été moins ambitieuse, en prônant une baisse de 29% des émissions en 2030 et de 83% en 2040. Les plus réticents à prendre des mesures fortes sont les principaux exportateurs, la Chine, l’Argentine, le Brésil, qui se sont opposés à de telles réductions pour des raisons économiques. 

Enfin, le délai des engagements de cet accord pose également problème. Si les rapports sur les mesures et leurs impacts sont attendus en 2024, l’examen de ces mesures sera en 2025, et leur entrée en vigueur en 2027. En plus d’être trop tardif compte tenu de l’urgence, le transport maritime représente 3% des émissions de GES aujourd’hui, cela laisse seulement 3 ans pour atteindre les premiers objectifs en 2030… Si rien est fait, le secteur maritime, qui couvre 90% du transport de marchandises mondial, pourrait représenter 17% du total des émissions mondiales d’ici 2050.