Glyphosate

Herbicides : report du vote du Parlement européen sur le glyphosate

Vendredi, 20 Mai 2016

Après le report du 8 mars dernier, la Commission européenne a de nouveau ajourné le vote sur la réintroduction du glyphosate, faute de majorité qualifiée suffisante.

Le glyphosate est un désherbant chimique entrant dans la composition de centaines de pesticides, notamment le fameux Round-Up de Monsanto. Il a été classé en mars 2015 cancérogène probable par le centre international de la recherche sur le cancer (CIRC), une agence de l’Organisation mondiale de la santé, avant que ce constat ne soit contredit par d’autres études. Celles-ci, reposant sur des conditions, des données ou des échantillons différents, compliquent la tâche des pouvoirs publics qui ont le plus grand mal à légiférer sur le sujet.

Alors que la France a interdit la vente du Round-Up pour les particulier dans le cadre de la loi sur la transition énergétique, la Commission européenne a, elle, reporté pour la deuxième fois consécutive le vote sur l’autorisation de commercialisation du glyphosate qui arrive à échéance le 30 juin 2016.

Une étude publiée en Allemagne en mars dernier montrait que 99,6 % des 2009 personnes testées présentaient des traces détectables de glyphosate dans l’urine, dont plus de 75 % à des concentrations élevées. Un même constat est dressé sur un échantillon de 48 eurodéputés de treize nationalités ayant fait analyser leur urine, tous présentaient des teneurs détectables de glyphosate, à des taux en moyenne 17 fois supérieurs au seuil légal toléré dans l’eau potable. Le glyphosate étant massivement utilisé et très persistant dans l’environnement, il n’est pas étonnant d’en retrouver la trace dans la quasi totalité des aliments et donc des citoyens européens.

Au delà du débat sur la carcinogénécité, il se pourrait que le glyphosate soit également un perturbateur endocrinien. Si ce fait était avéré, cela sonnerait le glas de ce pesticide qui serait alors interdit. Mais pour le moment les critères de définition des perturbateurs endocriniens ne sont pas encore établis par la Commission. Une étude d’impact tenue secrète a même été rédigée dans le but d’établir les conséquences socio-économique d’une réglementation visant ces perturbateurs. C’est dire la sensibilité de la question.

L’agence européenne sur les produits chimiques devrait remettre dans le courant de l’année une autre étude sur les effets du glyphosate qui permettra peut-être de tirer au clair la situation. Pour le moment aucune date n’a été annoncée pour un nouveau vote, mais si aucune décision n’était prise avant le 30 juin, l’homologation du glyphosate ne serait pas reconduite.

Pays: 

Union Européenne