France : 85 organisations appellent à une véritable Stratégie nationale pour l’alimentation saine et durable.

Mardi, 30 Mai 2023

Alors que le gouvernement français proposera cet été une Stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat, une lettre ouverte a été adressée à la Première Ministre française pour une prise en compte des enjeux écologiques, sociaux et de santé publique.

La stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat (SNANC) orientera la politique alimentaire de la France à horizon 2030 et pour les prochaines années. Or de nombreux enjeux sont à apprécier, malgré les pressions et intérêts de certains lobbies agroalimentaires. 

En effet, si le fonctionnement du secteur agroalimentaire actuel impacte fortement l’environnement à cause de l’intensification des systèmes agricoles et d’élevage, il faut également envisager les enjeux sociaux d’une stratégie nationale alimentaire. Aujourd’hui, au moins 8 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire en France. Ceci comprend les problèmes d’accès à une alimentation régulière et d’accès à des aliments sains et de bonne qualité.

L’objectif de cet appel - réalisé par une diversité d’acteur·rice·associatif·ve·s du médico-social, de la protection de l’environnement, du bien-être animal et de la solidarité – est de créer une politique publique permettant le changement des pratiques des professionnel·le·s de l’agroalimentaire et non le comportement des consommateur·rice·s.

Pour cela, la nouvelle stratégie doit s’appuyer sur les recommandations convergentes émises par de multiples instances indépendantes (l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail, Conseil national de l’alimentation, Santé publique France, etc.) et intégrer les demandes de la société civile.

Cette stratégie doit finalement énoncer clairement des objectifs ambitieux et précis pour la transition de notre alimentation, concernant :

  • La hausse de la consommation de fruits et légumes frais, de légumineuses et de céréales.
  • La hausse de la consommation de produits issus de l’agroécologie, en particulier de produits biologiques et de saison, cultivés et produits en France.
  • La baisse de la consommation de produits trop gras, trop sucrés et trop salés, ainsi que celle de produits ultra-transformés.
  • La baisse de la consommation globale de viande (volaille incluse) et de produits laitiers.

Ces objectifs doivent être accomplis sans que cela ne représente un coût trop important pour les plus précaires. Le collectif demande donc, à travers la prochaine stratégie nationale, de faire de l’accès à une alimentation saine et durable pour tou·te·s une priorité.