Écoféminisme : convergence des luttes pour vaincre l'injustice sociale

Mardi, 12 Mars 2019

L'écoféminisme est un mouvement né dans les années 80 aux États-Unis. L'accélération des mouvements de manifestations pour le climat un peu partout en Europe et la ressurgence d'icônes féministes coïncident, mais pourquoi? 

L'origine du mouvement vient d'un rassemblement dans les années 80 dans la lutte anti-nucléaire. En effet, en Novembre 1980 en Virginie, 2000 femmes se rassemblent lors du Women's Pentagon Action où elles pleurent, crient et jettent des sorts sur le Pentagone pour protester contre les guerres nucléaires. L'année suivante, le mouvement ramena le double de participantes, donnant ainsi naissance à l'écoféminisme. 

Avec la grève des femmes en Belgique ce 8 mars 2019 et les rassemblements d'étudiants et de lycéens chaque vendredi pour la lutte contre le réchauffement climatique en France, le rapport entre inégalité des sexes et destruction de l'environnement est souligné par la jeune génération. Une convergence des luttes apparaît entre les mouvements féministes et écologistes ; une « interconnexion » ne peut que servir le mouvement puisque une mobilisation plus grande permettra de porter les revendications plus loin. Jeanne Burgart-Goutal, philosophe française, explique :  « Les théoriciennes de l'écoféminisme établissent de nombreux liens entre ces deux luttes (NDLR : écologie et féminisme), qu'ils soient psychologiques, économiques, inconscients… Mais c'est tout de même la lutte anticapitaliste qui apparaît comme le lien le plus évident. Elles dénoncent un « capitalisme patriarcal » ou le « patriarcat capitaliste ». L'avènement du capitalisme constitue selon elles une aggravation de la condition féminine et de l'exploitation de la nature. Beaucoup d'écoféministes considèrent qu'il s'agit des « fonctions cachées » du système capitaliste.

L'écoféminisme est souvent critiqué comme un mouvement essentialiste car il rapproche femme et nature. Cependant, l'intérêt de ce mouvement est qu'il donne à voir l'existence d'un parallèle entre la position sociale occupée par les femmes (le « care » ou le fait de s'occuper du foyer et des enfants) et la position attribuée à la nature (ressource de la vie pour les êtres humains). Dans le système capitaliste et patriarcal, les femmes et la nature sont toutes les deux dominées : les deux sont utilisées comme des ressources gratuites dans les rouages du système. 

Finalement, ce qu'il faut retenir c'est que l'injustice sociale doit être combattue et ce, quelle que soit sa forme. Si ce combat peut se mener en déployant une équipe la plus large possible, alors le résultat ne peut qu'être positif. 

 

 

 

Pays: 

Union Européenne

Thématiques: