La Commission change de stratégie sur l’économie circulaire
Quatre ans après la publication de sa première stratégie, qui ciblait le recyclage, Bruxelles vise désormais des produits et des services plus durables dans son plan d'action pour l'économie circulaire présenté le 11 mars 2020.
Ce plan comprends des mesures tout au long du cycle de vie des produits au travers lesquelles la Commission entend favoriser la production de biens durables, dans tous les secteurs, selon le plan d’action pour l’économie circulaire. Une petite révolution !
L’Europe, pauvre en ressources, avec un marché saturé, des acteurs industriels et une société civile prêts à s’engager, est mûre pour transformer ses procédés de fabrication et les mises sur le marché.
Arsenal financier
Côté financier, la Commission européenne veut aussi lier les critères de l’écolabel européen à ceux de la taxonomie des activités durables, adapter les lignes directrices encadrant les aides d’État et encourager les États membres à recourir aux incitations fiscales (TVA à taux réduit) et aux taxes (sur l’enfouissement et l’incinération).
Sept secteurs-clés
Ce document retient sept secteurs majeurs pour rendre la transition concrète. À commencer par les équipements électriques et électroniques, qui ne sont recyclés qu’à 35% en moyenne dans l’UE. L’idée est d’instaurer un «droit à la réparation» et de soumettre les téléphones portables à un chargeur universel par exemple.
Quant aux produits alimentaires, leur gaspillage sera de nouveau limité, en lien avec la future stratégie Farm to Fork. L’UE entend le réduire de moitié d’ici à 2030 (objectif non contraignant). Par ailleurs, les emballages à usage unique devront être remplacés par des emballages réutilisables.
Ressources limitées ?
Au chapitre des désillusions : la demande de ressources, que la Commission ne prévoit pas de réguler. Alors que la première version de ce plan d’action comprenait un objectif de réduction de la consommation de ressources, ce dernier a disparu. Ceci est extrêmement regrettable alors que cette consommation est pourtant amenée à doubler d’ici à 2060 au niveau mondial.
Il y a enfin une volonté réelle de ne plus réduire l’économie circulaire au recyclage mais de cibler l’éco-conception, la prévention, le réemploi, la réutilisation et la réparation. Reste à voir ce qui sera concrètement mis en place...