Le défi des 100 milliards de dollars pour “pertes et dommages” climatiques.

Jeudi, 7 Septembre 2023

Le Comité de transition sur les pertes et les dommages s’est réuni du 29 août au 1er septembre, en République Dominicaine. Une réunion qui annonce des discussions difficiles lors de la COP 28, qui se tiendra à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre. 

Pour rappel, le Comité de transition sur les pertes et dommages climatiques a été créé lors de la COP 27, pour opérationnaliser la décision historique de création d’un Fonds pour les pertes et dommages climatiques. Parmi les missions du Comité, figurait la définition de la structure et de la gouvernance du Fonds, ainsi que l’examen des nouvelles modalités de financement.

Lors de la réunion de la semaine passée, les pays en développement ont proposé que le Fonds atteigne 100 milliards de dollars d’ici 2030. La proposition, considérée comme un minimum, vise à créer un filet de sécurité pour les nations dont la capacité à faire face aux impacts climatiques est dépassée. Toutefois, la décision finale sera prise lors de la COP 28 et nécessitera un soutien unanime des quelque 200 pays participants. Il est clair que deux points de divergences feront débats : 

Qui devrait bénéficier du Fonds ? 

À l'heure de la COP 27, l’idée était d'ouvrir l’accès aux financements du Fonds à tous les pays en développement. Cependant, lors de la réunion du Comité de transition, les petits États insulaires ont averti que cette approche risquait d'exclure les nations vulnérables en raison des exigences des plus grandes. En outre, les pays plus riches préconisent une approche plus ciblée. L’Union européenne indiquait en 2022 que le Fonds devrait se concentrer sur les pays en développement qui sont particulièrement vulnérables aux effets du changement climatique. Cette suggestion vise à éviter que les pays en développement les plus riches, tels que la Chine, bénéficient du Fonds. 

Qui devrait contribuer au Fonds ? 

La définition des pays développés retenue par l'ONU date des années 1990. Elle ne comprend ni les grandes économies - telles que la Chine -, ni les pays riches par habitant - comme les Emirats arabes unis. Ceci fut critiqué par de nombreux pays lors de la réunion du comité et il n'est possible de se fonder sur cette définition pour désigner les participants au Fonds. Une proposition américaine suggère que le Fonds devrait attirer des financements en provenance des gouvernements, du secteur privé, d’organismes philanthropiques et de sources innovantes. Néanmoins, cette suggestion ne précise toujours pas quels pays devraient contribuer… 

La crise climatique continue de sévir sans relâche. Le financement des pertes et dommages est devenu un enjeu central des négociations climatiques, exigeant une action concrète pour rendre justice aux victimes des bouleversements climatiques. Il faut espérer que la COP 28 répondra aux attentes en dépassant les annonces et les débats politiques afin d'apporter des solutions tangibles.