La Commission européenne en faveur du financement d’un gazoduc maltais

Jeudi, 2 Novembre 2023

Un projet très controversé de Gazoduc a été validé par la Commission et inséré dans la sixième liste des « projets d’intérêt commun » (PCI). Il s’agit du gazoduc maltais TransGas qui a pour but de remplacer un méthanier et ainsi de relier Malte avec la Sicile. Cette infrastructure fait pourtant l’objet de nombreuses résistances.

Les listes PCI recensent les projets, partout au sein des pays membres, éligibles à des financements de l’UE. C’est la Commission qui à la suite d’un appel à candidatures choisit les projets d’infrastructures qui pourraient bénéficier de fonds. Ces PCI sont ensuite soumis au vote du Parlement et du Conseil. 

Dans ce cas-ci, Malte a fait une demande à la Commission afin de pouvoir obtenir une enveloppe. TransGas serait en effet très couteux puisqu’estimé à 400 millions d’euros. 

Cependant, ce projet fait largement débat. Tout d’abord, il est prévu qu’il soit raccordé à la centrale électrique de Delimara (Malte). Cette centrale appartient au groupe Electrogas dont le propriétaire Yorgen Fenech est dans l’attente d’un procès pour son implication dans un meutre, celui du journaliste Daphne Caruaza Galizia en 2017. Des affaires de blanchiment et de corruption gravitent également autour d’Electrogas, affaires sur lesquelles le journaliste enquêtait. 

Ce choix par la Commission est aussi critiqué car permettant le financement d’un projet qui s’appuie sur les énergies fossiles. Alors que l’UE s’est engagée à réduire et à terme abandonner les énergies fossiles, elle continue de financer des bombes climatiques. Malgré les protestations de plusieurs ONG et députés européens, TransGas figure toujours sur la liste des PCI. 

Le gouvernement maltais a affirmé que ce gazoduc serait à l’avenir utilisé pour transporter de l’hydrogène qui soit respectueux de l’environnement, néanmoins, il n’existe aucune preuve de la faisabilité de cette promesse. 

Alors cette décision de la Commission interroge sérieusement la réalité de l’engagement de l’UE en faveur de la transition juste et de l’adoption d’énergies renouvelables et propres. Alors qu'elle s'est engagée à une réduction de 55% de gaz à effet de serre d'ici 2030 ainsi que la neutralité climatique en 2050, l'Union continue de subventionner des projets pharaoniques fondés sur les énergies fossiles. Le fossé se creuse entre les promesses euroépennes et les faits.