Fonds marins

De futures mines sous-marines

Vendredi, 15 Juin 2018

Alors que les gisements de minerais terrestres s’épuisent, les fonds marins qui regorgent de plus grands gisements commencent à attirer l'attention des industriels, au détriment des écosystèmes marins.

La raréfaction des minerais terrestres est de plus en plus préoccupante et dans le même temps, la demande de métaux ne fait que s’accroître. Les États et industriels envisagent ainsi la poursuite des exploitations minières, non pas sur la terre ferme mais sous l’eau.

De plus en plus de gisements de métaux au fond des océans ont été découverts. Les minéralisations profondes contiennent des concentrations de métaux souvent plus importantes que sur la surface terrestre. Thallium, cobalt, manganèse, nickel, or, fer, nickel, argent, cuivre, on retrouve tous les métaux dont on a besoin.

Selon un rapport de CNRS et de l’Ifremer, la zone de Clarion-Clipperton, la plus riche du Pacifique, contiendrait 6000 mille fois plus de thallium, trois fois plus de cobalt, plus de manganèse et de nickel que toutes les ressources terrestres réunies. De plus, nul besoin d’aménager des galeries, il suffirait de "gratter" le sol marin pour extraire le minerai.

Les fonds marins sont de nouvelles zones très riches et exploitables. La Commission européenne, parle même d'une « croissance bleue » avec un chiffre d’affaire annuel qui pourrait passer de 0 à 5 milliards d’euros d’ici 2022, et mobilise les États pour soutenir les activités minières marines.

Le droit de la mer reconnaît le plancher océanique comme une zone internationale de fonds marins et comme un « bien commun de l’humanité ». Néanmoins, l’Autorité internationale de fonds marins a déjà accordé des autorisations d’explorer les fonds marins et prévoit bientôt leur exploitation. La rédaction définitive du code minier des fonds marins est en cours. Cependant, certaines entreprises se sont contentées de la permission de l’État côtier. C’est le cas de Nautilus Minerals qui pourrait extraire de l’or et du cuivre du gisement Solwara 1 en Papouasie Nouvelle Guinée via des excavatrices robotisées pouvant travailler à 1600 mètres de profondeur.

L’exploitation des fonds marins ne se fera pas sans conséquence. Les écosystèmes océaniques seront touchés ce qui pourrait perturber la reconstitution des espèces marines et des poissons mais aussi le cycle du carbone. Des campagnes de lutte contre ce mode d’extraction ont été créées telles que Deep Sea Mining Campaign, menée par l’Ocean Foundation, qui vise à rassembler ONG et citoyen-ne-s concerné-e-s et à interdire ces activités extractives. Cette campagne déplore l’absence de zones de conservation pour protéger les écosystèmes.