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Villes en transition : l'optimisme de Rob Hopkins était en Belgique

Mardi, 10 Février 2015

Fin janvier 2015, le réseau Transition Belgique organisait deux soirées exceptionnelles avec Rob Hopkins : à l'occasion de la sortie de son livre Ils changent le monde en français, Rob Hopkins, co-fondateur du Mouvement des villes en Transition, était en Belgique pour diffuser des exemples d'initiatives créatives, menées par des citoyens d'ici et d'ailleurs.

Le réseau Transition Beligique organise deux soirées exceptionnelles avec Rob Hopkins les 26 & 27 janvier : à l'occasion de la sortie du livre Ils changent le monde, Rob Hopkins co-fondateur du Mouvement de la Transition, sera présent à Bruxelles et à Namur pour diffuser des exemples d'initiatives créatives, passionnantes et enrichissantes, créées par des citoyens, dans des lieux de vie proches des nôtres. - See more at: http://www.transition-europe.eu/fr/event/conference-ils-changent-le-mond...
Le réseau Transition Beligique organise deux soirées exceptionnelles avec Rob Hopkins les 26 & 27 janvier : à l'occasion de la sortie du livre Ils changent le monde, Rob Hopkins co-fondateur du Mouvement de la Transition, sera présent à Bruxelles et à Namur pour diffuser des exemples d'initiatives créatives, passionnantes et enrichissantes, créées par des citoyens, dans des lieux de vie proches des nôtres. - See more at: http://www.transition-europe.eu/fr/event/conference-ils-changent-le-mond...

La transition maintenant ?

"Nous devons entreprendre une révolution radicale de nos valeurs. Nous devons rapidement amorcer le passage d’une société “centrée sur les choses” à une société “centrée sur les personnes"

Martin Luther King, 1967

C'est avec cette citation que Rob Hopkins a ouvert son intervention à la Tricoterie, à Saint-Gilles, le 26 janvier 2015.

L'esprit de son intervention ? Montrer que l'on peut faire de nouvelles choses, simplement. Sans pour autant s'engager dans une démarche politique. La politique, le réseau Transition l'a pourtant bien accompagnée dans la rédaction d'un texte sur la sécurité énergétique au Royaume-Uni. Le gouvernement était allé voir dans des villes et villages où "il se passait déjà des choses".

Si la transition est "indispensable", selon les mots de Rob Hopkins, il n'est donc toutefois pas nécessaire d'attendre une impulsion politique. Pour lui, l'important est "de se convaincre que ce que nous faisons est vraiment important".

 

La transition partout ?

Comment diffuser cette démarche de transition si nécessaire ? L'initiateur du réseau des villes en transition a de l'humour. "La transition n'est pas une franchise Coca Cola (...) on n'a pas du tout de contrôle sur les différentes initiatives". L'important est avant tout de laisser les gens se saisir de la transition et de la constitution d'un réseau, à leur manière. Tout ce que peut faire le réseau Transition pour ces initiatives, c'est de les consolider une fois que le groupe est lancé.

L'impact économique de telles initiatives est non négligeable pour les territoires. Quand on engage un territoire dans une démarche durable, on essaie d'en avoir un peu moins qui entre sur ce territoire (de l'argent) et un peu moins qui ressort (des déchets). C'est le principe au fondement même de l'économie circulaire.

Et l'effet multiplicateur est évident : quand on lance un commerce local, on crée de l'économie circulaire et, par là même, des cycles d'économie circulaire se multiplient...

 

La transition, jusqu'où ?

20 pays ont maintenant leur réseau national de transition, chacun à leur manière. A Londres, un organisme en appelle à développer les communauté pour amener la nourriture disponible en périphérie vers la ville... Rob Hopkins soulève toutefois une question : dans quelle mesure Londres pourra-t-elle se nourrir elle-même ?

En centre-ville, les nouveaux jardins et potagers permettraient de subvenir à 5% des besoins alimentaires des Londoniens. Si l'on élargit la démarche aux terres immédiatement autour de la ville, 17,5% des besoins pourraient être couverts. Plus on s'éloigne, plus on peut produire... L'enthousiasme de Rob Hopkins s'emporte à cette idée : "ce modèle pourrait réellement créer une grande créativité, cela pourrait transformer l'entrepreneuriat, notre santé publique, notre relation à la nourriture, à l'alimentation..."

Plusieurs études ont été financées par le réseau Transition. Celles-ci ont démontré que la transition pouvait être un réel moteur du développement local, en redirigeant les consommateurs vers des productions du territoire, en installant des monnaies locales, etc. Et au-delà de la dimension économique, les initiatives de transition sont riches de lien social.

 

La transition, pour qui ?

Les liens sociaux, les échanges que permet la transition... c'est avant tout de cela que Rob Hopkins était venu parler. Et l'auditoire ne s'y est pas trompé. Les échanges avec la salle ont été l'occasion d'interroger les orateurs (Rob Hopkins, mais aussi Olivier de Schutter et Josué Dusoulier) sur les problématiques identitaires, culturelles et cultuelles des initiatives de Transition.

La dimension politique de la transition a également été soulevée à maintes reprises, Rob Hopkins rappelant que si la transition était tout à fait politique, elle a également été pensée pour fonctionner de manière originale. En ne s'affiliant à aucune couleur politique, la transition rassemble. C'est ce qui importe tant.

Le sommet Paris Climat de décembre 2015 étant en préparation, la question des interactions entre initiatives locales et enjeu environnemental global a évidemment été posée. Pour Rob Hopkins, construire une nouvelle économie sur un territoire, c'est déjà commencer à lutter contre les grands lobbies industriels...

"Ils manquent cruellement d'imagination. Ce qui doit nous motiver, c'est que l'on peut faire mieux. Notre tâche est aujourd'hui de réfléchir à une descente sûre en gardant les combustibles dans le sol et en faisant des choses bien plus extraordinaires".

Et à l'entendre, l'extraordinaire serait presque à portée de main...

Pays: 

Monde hors Europe