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Sommet "Une planète" : pas de solution au problème climatique sans sauvegarde de la biodiversité

Mardi, 12 Janvier 2021

Lundi 11 janvier, un sommet soutenu par les Nations unies, au cours duquel les dirigeants politiques et les PDG se sont engagés à mettre fin à la destruction accélérée du monde naturel, a été marqué par de longues promesses et un manque d'argent.

L'année 2020 devait être l'année de la biodiversité, mais ce fut une année blanche avec la crise sanitaire. La plupart des sommets internationaux ont été repoussés, l'engagement des États en faveur du climat et de la biodiversité s'est émoussé et le multilatéralisme en a pris un coup. Le sommet "Une planète", organisé par la France avec le soutien des Nations unies et de la Banque mondiale, a tenté de remobiliser les forces. 

Parmis les initiatives phare du sommet, nous avons l'objectif, désormais défendu par une cinquantaine de pays, de placer 30 % de la planète sous protection d'ici 2030. Cette initiative pourrait devenir la pierre angulaire d'une réunion cruciale sur la biodiversité à Kunming, en Chine.

Jusqu'à présent, les efforts pour restaurer la nature à l'échelle mondiale ont échoué de manière spectaculaire. La planète est sur le point de connaître une extinction massive - la sixième seulement en un demi-milliard d'années - au cours de laquelle les espèces disparaissent à un rythme 100 à 1 000 fois supérieur au taux normal selon la plupart des scientifiques.

Toutes les six secondes, un terrain de football de forêt tropicale ancienne est abattu ou part en fumée. L'air pur, l'eau potable et les écosystèmes sains dont dépendent nos espèces - et la plupart des êtres vivants - pour leur survie sont en danger. Selon un rapport historique des Nations unies publié en 2019, un million d'espèces soit environ une sur huit, sont menacées, principalement en raison de la perte d'habitat et de nos appétits toujours plus grands. L'impact du changement climatique n'a commencé à se faire sentir que récemment.

Le rassemblement One Planet a vu l'affectation de huit millions d'euros à la Grande Muraille verte, un projet visant à restaurer les terres dégradées du Sahel sur une bande de 8 000 kilomètres allant de l'Atlantique à la mer Rouge. Cependant, ceci représente une somme dérisoire par rapport aux sommes nécessaires à l'échelle mondiale. Selon Antonio Guterres, la biodiversité est confrontée à un déficit financier de 711 milliards de dollars par an jusqu'en 2030.