Projet NEUJOBS : la transition énergétique, création ou destruction d'emplois verts?
La transition socio-écologique nécessaire au développement d'un modèle de société plus durable apparaît plus que souhaitable. Mais qu'en est-il des conséquences directes de cette transition, notamment sur l'emploi ? C'est la question à laquelle a tenté de répondre le projet NEUJOBS (FP7), dont la conférence de clôture se tenait les 1er et 2 décembre à Bruxelles.
C'est dans une petite salle du BIP Brussels que s'est tenu le panel "La transition énergétique verte de l’Europe: miracle ou destruction d’emplois ?", organisé par l'ETUI dans le cadre de la conférence de clôture du projet NEUJOBS.
A cette occasion, différents orateurs sont intervenus:
- Iain Begg, London School of Economics
- Agnieszka Chłoń-Domińczak, Educational Research Institute, Warsaw
- Marina Fischer-Kowalski, Institute of Social Ecology, University of Klagenfurt
- Willi Haas, Alpen-Adria-Universität Klagenfurt
- Jozef Niemiec, European Trade Union Confederation
- Karina Ransby, The Confederation of Danish Employers
- Simon Upton, OECD
- Paul Zagamé, Société Européenne d'Economie
- Viola Zentai, Central European University
Pour Willi Haas de l'Alpen-Adria-Universität Klagenfurt, un changement systémique sera nécessaire si l'on souhaite diminuer notre empreinte environnementale tout en réduisant le chômage. Les défis à relever seront nombreux: fiscalité du travail, délocalisation des secteurs énergivores, efficacité énergétique du bâti existant, alimentation, économie circulaire...
Si ces changements sont nécessaires, Christian Kjaer rappelle qu'ils se heurtent à la rigidité du secteur de l'énergie. Bien que celui-ci ait d'ores et déjà engagé un changement, cette dynamique est encore bien trop lente pour adresser de manière optimale des défis environnementaux actuels.
Béla Galgóczi de l'ETUI a, par la suite, rappelé que la priorité actuelle était donc de trouver comment gérer la transition dans le contexte de tension actuel entre le réchauffement climatique inévitable à long terme et les injonctions économiques de rentabilité à court terme. Il a souligné l'importance de garder à l'esprit que « la transition concerne les gens ».
Les débats ont tour à tour soulevé différentes dimensions liées à la transition énergétique telles que le besoin de formation pour les personnes perdant leur emploi, le déséquilibre entre groupes de pression, le manque de coopération à l'échelle des ministères au niveau national et à l'échelle des DG au niveau européen, etc.
C'est Iain Begg, de la LSE, qui a conclu la conférence en attirant l'attention sur le préfixe "neu" du projet. Celui-ci, traduction de "nouveau" en allemand, devrait avoir une importance toute particulière dans la mesure où le verdissement de l'économie créera des emplois non seulement dans le secteur de l'énergie mais dans tout le reste de l'économie.