L’Europe partagée au sujet de l’accord MERCOSUR suite à l’embrasement de l’Amazonie

Mercredi, 28 Août 2019

Suite aux incendies qui se propagent en Amazonie, plusieurs États européens remettent en cause l'accord de libre-échange avec les pays membres du MERCOSUR qui fait déjà l'objet de controverses.

La France, l’Irlande et le Luxembourg souhaitent revenir sur l’accord bilatéral en réaction à la gestion désastreuse des incendies qui ravagent l’Amazonie. Pour les trois pays, il n’est pas question de poursuivre le processus de signature alors que Jair Bolsonaro reste inactif face à la situation en forêt amazonienne. Anne Hidalgo, présidente de l’alliance des grandes villes pour le climat C40, a annoncé à ce sujet que « Les incendies en Amazonie sont un crime contre l’humanité et les responsables doivent répondre de leurs actes ».

Ce n’est pas l’avis de Sigrid Kaag, ministre néerlandaise du Commerce, qui estime a contrario que l’accord sera garant du respect des normes environnementales par des pays comme le Brésil. L’ambassadeur de l’Union européenne à Brasilia, Ignácio Ybáñez, partage la position des Pays-Bas, considérant que le traité constitue un engagement au profit de l’accord de Paris sur le climat. Selon lui, les incendies en Amazonie ne peuvent pas remettre en question un accord négocié depuis vingt ans entre l’Europe et les pays du MEROCSUR (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay).  Madrid, concentré sur les aspects économiques, se positionne en faveur de la signature de l’accord commercial qui devrait déboucher sur « d’énormes opportunités » pour les deux parties. L’Allemagne, quant à elle, n’a pas adopté d’opinion tranchée. Heiko Mass, ministre allemand des Affaires étrangères a cependant averti le président brésilien sur l’impact économique des feux de forêt, rappelant que « Les politiques environnementales et climatiques sont au cœur de l’accord UE-Mercosur ». Le ministre allemand du développement, Gerd Müller, vient tempérer les vives réactions politiques. « Nous ne sauverons pas la forêt tropicale si nous détruisons les ponts avec le gouvernement brésilien et abandonnons le Fonds Amazonie », déclare-t-il.

C’est donc une Europe divisée qui réagit à la catastrophe écologique qui se déroule actuellement au Brésil. Les membres du G7 dont font partie la France, l’Italie et le Royaume-Uni ont toutefois décidé de débloquer des fonds - si faibles soient-ils - afin de d’aider les pays concernés par la lutte contre les incendies.