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Le Parlement européen interdit les plastiques jetables

Jeudi, 28 Mars 2019

Ce mercredi 27 mars, le Parlement européen a adopté une nouvelle législation interdisant les produits plastiques à usage unique tels que les Cotons-Tiges, les pailles et les couverts. Cet accord fixe également des objectifs aux États membres en matière de collecte et de recyclage.

Entre 6,5 et 8 millions de tonnes de déchets finissent dans les mers et les océans chaque année, 348 millions de tonnes de plastique ont été produits au niveau mondial en 2017 dont 18,4% par l'Europe.

Face à un tel constat alarmant, les institutions européennes prennent enfin mesure de la problématique environnementale. Le Parlement européen a ainsi approuvé l'accord conclu par les ministres de l'UE par 560 voix pour, 35 contre et 28 absentions concernant la proposition de la Commission européenne visant à interdire les plastiques à usage unique en Europe d'ici 2021.

Proposée en mai 2018 par la Commission, la directive se concentre sur les 10 articles en plastique à usage unique les plus répandus sur les plages de l'UE que sont, les Cotons-Tiges, couverts, assiettes, pailles, bâtonnets mélangeurs pour boissons et les tiges pour ballons en plastique. Ces derniers représentent en effet 86% de tous les articles en plastique à usage unique retrouvés sur les côtes européennes et environ la moitié de tous les déchets à base de plastique retrouvés dans les mers.

La directive avait été adoptée à une large majorité le 24 octobre 2018 au Parlement européen avant d'être enrichie par des objectifs plus ambitieux par le Conseil européen. La directive a de nouveau été soumise au Parlement le 27 mars 2019.

Au final, la directive comprend :

  • La mise en place de plans nationaux visant à atteindre un objectif de collecte de 90% des bouteilles pour boissons à usage unique d'ici 2025 et le développement de mesures de sensibilisation auprès des entreprises et des consommateurs.
  • Dans le cadre du renforcement du principe « pollueur-payeur », la directive introduit la responsabilité élargie du producteur prévoyant que ce sont les fabricants et non les pêcheurs qui supportent les coûts de collecte des filets perdus en mer.
  • Un étiquetage obligatoire relatif à l'impact négatif des cigarettes contenants des filtres en plastique ainsi que les gobelets en plastiques, les lingettes et les serviettes hygiéniques.

Cette proposition qui relève de la stratégie européenne sur les matières plastiques constitue une avancée majeure dans la réduction des dommages et des coûts environnementaux et sociaux. Bien qu'elle ne s'attaque pas spécifiquement aux microplastiques, la directive influera sur les quantités de microplastiques présentes dans l'environnement.

D'après l'eurodéputée Frédérique Ries, rapporteure du dossier, « Cette législation permettra de réduire la facture des dégâts environnementaux de 22 milliards d'euros, soit le coût de la pollution aux plastique en Europe jusqu’en 2030. L’Europe a maintenant un modèle législatif à défendre et à promouvoir au niveau international tant l’enjeu de la pollution marine liée aux plastiques est global. C’est essentiel pour la planète. »