La jeunesse prend l'avenir de la planète en mains

Mercredi, 20 Février 2019

La mobilisation des jeunes (collégien.ne.s, lycéen.ne.s, étudiant.e.s) pour le climat prend de l'ampleur, aux Pays-Bas, en Belgique, en France, en Suisse, en Australie et au Canada. Elle semble être le signal d'un renversement des situations : les jeunes prennent les commandes face à des adultes incapables de prendre les décisions et les actions nécessaires. Ils réclament le droit à un avenir meilleur et pointent du doigt la responsabilité des générations précédentes et leur inaction actuelle face aux changements climatiques. «Arrêtez de nous voler notre avenir !» martèlent-ils pendant les manifestations.

En décembre dernier, à la COP 24 de Katowice (Pologne), le monde entier a découvert Greta Thunberg, une adolescente suédoise qui depuis le mois d’août, fait la grève de l’école, tous les vendredis, devant le Parlement suédois pour réclamer plus d'action climatique. Ses paroles accusatrices, qui mettent en avant l'irresponsabilité des adultes face aux changements climatiques, ont fait le tour du monde :

« Vous n’êtes pas assez matures pour dire les choses telles qu’elles sont. Jusqu’à ce fardeau-là, vous nous le laissez à nous, enfants. […] Notre civilisation est sacrifiée pour qu’une poignée de personnes puissent continuer à amasser un maximum d’argent. »

La jeunesse européenne lui a emboîté le pas. Depuis janvier 2019, les grèves scolaires se multiplient : d'abord en Belgique, avec la mobilisation de 35 000 jeunes à Bruxelles le 24 janvier, puis en Suisse, aux Pays-Bas, et en France depuis le 15 février.  Au total dans le monde, 70 000 jeunes font grève pour le climat chaque semaine dans 270 villes. Les adolescent.e.s se soulèvent dans des mouvements spontanés et horizontaux et réclament des décideurs politiques qu'ils prennent enfin leurs responsabilités. Les contestations prennent la forme de la désobéissance civile et se veulent non-violentes.

Les jeunes, au premier rang desquelles des figures féminines, veulent aujourd'hui renverser le règne du patriarcat et du capital, qui ont détruit les ressources de la planète. La jeunesse du monde entier partage un désir commun de changement radical et de rénovation des pratiques, face à l'inaction des gouvernements, à la tête desquels les générations précédentes ne semblent pas prêtes à prendre leurs responsabilités.

Aux yeux de beaucoup, les adultes n’ont pas pris la mesure de la catastrophe qui s’annonce et sont donc incapables de prendre les mesures radicales qui s’imposent. Face à l'inaction de leurs aîné.e.s, les jeunes réclament le droit à un avenir meilleur. C'est un renversement des rôles qui est à l'oeuvre : la jeunesse doit rappeler ses aîné.e.s à l'ordre, leur expliquer l'ampleur du problème climatique, la nécessité à agir et leur montrer la marche à suivre.

Car pour les jeunes qui se mobilisent, l'heure est à l'action : « (Notre) génération est la première à vraiment souffrir des dérèglements climatiques et la dernière à pouvoir agir », estime Victor Kristof, président de Swiss Youth for Climate. «Les autres combats n’ont aucun sens si celui-là est perdu. D’après le dernier rapport du Giec, il nous reste à peine douze ans pour agir et éviter des changements climatiques irréversibles", souligne Adélaïde Charlier, co-organisatrice du mouvement belge Youth for Climate.

Le fossé générationel apparaît béant : une étude de l’université de Gand publiée en janvier indique que la question environnementale est le premier sujet de préoccupation des Belges de 18-25 ans, quand elle n’est que le septième pour les plus de 50 ans, alors que ce sont ces derniers qui tiennent aujourd'hui les rênes du pouvoir.

La jeunesse mobilisée appelent maintenant à une grève générale mondiale pour le climat le 15 mars prochain.

Pays: 

Union Européenne