La COP25 vue par le climatologue belge Jean-Pascal Van Ypersele

Lundi, 16 Décembre 2019

Dans une interview pour la RTBF, le climatologue et conseiller scientifique à la délégation belge de la COP25 Jean-Pascal Van Ypersele, répond en quoi celle-ci est passée à côté de ses ambitions.

La Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques COP25, présidée par le gouvernement chilien, s’est déroulée du 2 au 13 décembre 2019 à Madrid. Celle-ci avait pour but de rehausser les ambitions en vue de l’échéance de 2020, année où les pays se sont engagés à mettre en œuvre de nouveaux plans nationaux d’action climatique. Cependant, ni le niveau d’ambition n’a pu être relevé ni l’aboutissement des règles pour la finalisation de l’Accord de Paris n’a vu le jour.

Échecs et points de blocage

Selon le climatologue belge, les principaux échecs résident tout d'abord dans la volonté de certains pays – notamment les Etats-Unis et le Brésil – de ne pas être tenus responsables des pertes et dommages liés au réchauffement climatique dans les pays en voie de développement en s'efforçant d'aboutir à des engagements les plus faibles possibles mais aussi de retarder la prise de décision sur le marché carbone en invoquant l'utilisation des crédits carbone accumulés sous le protocole de Kyoto.

De plus, malgré les 200 pays présents, la présidence chilienne dotée d'équipes trop peu nombreuses et préparées a en partie contribué à l'échec de cette conférence.

Quelques bonnes nouvelles

Si les règles concernant le marché carbone n’ont pas abouti, cela aura permis d’éviter les doubles comptages, totalement à l’encontre de l'intégrité environnementale de l'Accord de Paris puisqu’ils ne représentent pas de réelles réductions. Enfin, la signature de la Belgique à la déclaration proposée par le Costa Rica portant sur l'adoption d'une série de principes qui garantirait l'intégrité environnementale à propos des règles des marchés carbone représente un réel point positif.

La COP26 à Glasgow, nouvel espoir ?

Si l’accord a minima n’a pas été à la hauteur de ce qui était attendu, que peut-on espérer pour l’avenir ? La COP25, que Jean-Pascal Van Ypersele entrevoit comme une conférence intermédiaire, aura tout de même permis à faire avancer le travail et laisse entrevoir la possibilité d’aboutir à des règles concernant le marché carbone et d’élever le niveau d’ambition. L’attention particulière attribuée au Green Deal et la volonté de la neutralité carbone pour 2050 pourrait servir d’exemple pour la COP26.