La COP25 se concentre sur la préservation des océans

Lundi, 2 Décembre 2019

Baptisée COP bleue en référence à la thématique de l'océan qui devrait avoir une place de choix, la COP 25 abordera d'autres enjeux comme la compensation carbone et la relève des engagements, dans un contexte politique marqué par un manque de leadership.

Elle constitue la dernière étape avant l'échéance de 2020, date à laquelle les États devront mettre à jour et relever leurs ambitions nationales en matière de réduction d'émissions (NDC). Ils devront communiquer ou actualiser leur mise à jour au plus tard au premier trimestre 2020. Or, ces nouveaux engagements devront être très ambitieux. Car selon les derniers calculs du PNUE, les engagements actuels conduisent à une hausse des températures de 3°C.

Intégrer les dernières avancées du GIEC

Cette COP 25 se tient sous le signe de l'océan car elle sera la première occasion pour les décideurs de se positionner sur le rapport du GIEC de septembre 2019 consacré aux océans et à la cryosphère. Les scientifiques ont préconisé des actions spécifiques pour limiter les impacts du changement climatique sur ces écosystèmes. 

Caler les règles d'échange des crédits carbone

Parmis les règles de mise en œuvre de l’accord de Paris, les mécanismes de marché de crédits carbone restent à finaliser. Ce plat, potentiellement indigeste, sera au menu madrilène et les ONG, qui craignent que ces échanges de crédits carbone ne deviennent des « droits de polluer » pour les États les moins vertueux, espèrent ne pas devoir l’avaler de travers. Si le pays vendeur et le pays acheteur de crédits se prévalent tous deux de la réduction des émissions, cela affaiblirait considérablement l'intégrité environnementale de l'Accord de Paris.

Financer les pertes et dommages

Cette COP 25 sera aussi l'occasion d'évaluer et de modifier la gouvernance du mécanisme de Varsovie sur les pertes et dommages. Un mécanisme qui a été créé en 2013 pour encadrer le soutien envers les pays exposés à des pertes de territoires ou à des préjudices, du fait de la montée des eaux ou d'évènements climatiques extrêmes. 

Quel leadership politique ?

Depuis la COP 21 de Paris en 2015, la communauté internationale a du mal à garder une dynamique d'ensemble. La ratification de l'Accord par la Russie en octobre 2019, ne compense pas le départ des États-Unis, officialisé le 4 novembre 2019, le scepticisme de l'Australie et du Brésil et le manque d'ambition de l'Europe.

Les pays européens n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur un objectif de neutralité carbone à 2050 et sur des objectifs relevés en 2030. À travers le vote d'une résolution, le Parlement européen a déclaré « l'urgence climatique » et a exhorté les États membres à aligner leurs ambitions sur l'objectif de 1,5°C.