Économie circulaire : quels business modèles?

Dimanche, 19 Avril 2015

Le 17 mars, Greentech Brussels réunissait de nombreux acteurs de l'économie circulaire à Bruxelles pour permettre de saisir les applications d'un tel concept et étendre sa portée au sein du secteur des entreprises.

Didier Gosuin, Ministre de l'économie et de l'emploi de la Région de Bruxelles-Capitale, a ouvert ce séminaire en rappelant la nécessité de modifier la structure même de notre économie. Notre société actuelle ne serait pas en crise mais bien en mutation. Les changements à mener ne doivent donc pas être vus comme des menaces mais plutôt comme des opportunités. Pour cela, l'économie circulaire représente une solution idéale qu'il convient de populariser auprès des entreprises et du grand public.

Ce séminaire a également été l'occasion de présenter une nouvelle étude menée par Accenture portant sur l'économie circulaire. L'étude montre que le gaspillage de matières premières, de matériaux, du taux d'utilisation et de fin de vie sont autant d'opportunités à exploiter. Cinq modèles économiques répondant à ces enjeux sont mis en avant, et les différents projets présentés par les intervenants se rapportent au moins à l'un d'entre eux :

  • Le modèle "Circular supplies" qui privilégie l'utilisation d'énergies renouvelables et de matériaux recyclés en tant que matières premières ;
  • Le modèle "Resource recovery" qui cherche à valoriser des produits en fin de vie ;
  • Le modèle "Product life extension" qui vise à étendre la durée de vie d'un produit par la réparation, l'amélioration et la revente ;
  • Le modèle "Sharing platform"  dont l'objectif est de maximiser le taux d'utilisation d'un produit ;
  • Enfin, le modèle "Product as a service" privilégie l'accès à un produit plutôt qu'à son appropriation.

Mais le séminaire était surtout l'occasion de mettre en avant des initiatives locales et des projets se basant sur le concept d'économie circulaire. En voici les éléments principaux.

 

Le champignon de Bruxelles est un projet qui cherche à produire le shiitaké, roi des champignons venu de Chine, de manière locale et durable. L’idée est donc d’utiliser les déchets organiques pour produire ce champignon, afin d'éviter l'utilisation de bois, facteur de déforestation en Chine. Cette initiative est basée à la fois sur les modèles "Circular supplies" et "Resource recovery" puisqu'il s'agit de considérer les déchets d'autres structures comme matière première.

Relevant également du modèle "Resource recovery", Derbigum vise à réutiliser les recouvrements de toiture, notamment via un programme de collecte pour les entrepreneurs, afin de réinjecter ces matières dans son cycle de production. L’entreprise cherche également à récupérer différents matériaux apres la démolition de bâtiments, tout en investissant dans la recherche et le développement de solutions pour toitures plus respectueuses de l'environnement.

L'Atelier 4/5ème , basé quant à lui sur le modèle "Product life extension", a vu le jour lorsque ses deux architectes ont marqué leur volonté de créer du mobilier simple et aisément reproductible à partir de materiaux de récupération. De nombreux exemples d’application existent afin de créer tabourets, fauteuils, nichoirs pour les oiseaux à partir de matériaux notamment récupérés sur les chantiers.

Wibee est un réseau de partage de voitures centré sur les communautés et inspiré du modèle "Sharing platform". L'objectif est ici d'amener les entreprises à créer des réseaux de partage de voitures avec les habitants du quartier, afin de réconcilier les projets d'entreprises et l'esprit de communauté. Une application pour smartphones a également été mise sur pied pour faciliter cette rencontre.

Sur le modèle "Product as a service", Tale me est une entreprise qui se développe dans le secteur  de la location de vêtements pour enfants. Cette initiative vise à utiliser les biens de consommation au maximum, en amortissant la production et le coût des vêtements, pour ensuite réutiliser le coton et refaire de nouveaux vêtements. De cette manière, la production locale de vêtements est de nouveau rendue possible, de même que la qualité du vêtement, indispensable pour durer et être réutilisé.