COP22 : De l'ambition malgré les incertitudes à l'issue des négociations préparatoires

Mercredi, 1 Juin 2016

Les négociations de préparation de la COP22, qui aura lieu à Marrakech en novembre 2016, se sont clôturées le 26 mai dernier à Bonn en Allemagne. Résultat : un agenda des négociations finalement adopté et des énergies renouvelables au coeur des débats.

L'entrée en vigueur de l'accord de Paris qui ne pourra avoir lieu qu’avec la ratification de 55 parties de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) représentant 55% des émissions totales de gaz à effet de serre (GES), ce qui devrait être le cas avant 2020. Mais avant cette date, les préparations de la COP22 ont déjà commencé avec pour mot d'ordre le passage à l'action.

Les premiers journées ont été l'occasion pour les pays en développement d'exprimer le souhait d'amender l’agenda initial fortement focalisé sur la thématique de l’atténuation au détriment d’autres sujets d’importance pour eux, tels que l’adaptation et le financement.

 

Révision de l'agenda des négociations

La lutte contre le réchauffement climatique se déplie en effet en deux volets : l’atténuation et l’adaptation qui représentent des enjeux différents pour les pays développés et les pays en développement. Alors que l’atténuation - à savoir la réduction des émissions de gaz à effet de serre - concerne en premier lieu les pays développés, l’adaptation - qui comprend toutes les mesures permettant de faire face aux changements inévitables du dérèglement climatique - est la priorité des pays en développement.

Dans un rapport rendu public lundi 23 mai, le Programme des Nations-Unies pour l’Environnement (PNUE) rappelle que l’adaptation reste une équation financière difficile à résoudre. D’un côté, les coûts de l’adaptation au réchauffement devraient être 2 à 3 fois plus élevés à partir de 2030 que les montants globaux actuels. De l’ordre de 70 à 110 milliards de dollars par an actuellement et 140 à 300 milliards de dollars par an après 2030, estiment les experts du PNUE.

L’agenda des négociations a finalement été adopté, enrichi d’un point adaptation grâce à l’intervention d’un grand nombre de pays en développement. Le reste du programme, inchangé, portait notamment sur les contributions nationales et l’inventaire global (réalisé tous les cinq ans pour mesurer les actions des États en matière de lutte contre le changement climatique).

 

La COP22, "COP du renouvelable" ?

Les technologies d’énergie renouvelables ont également été au coeur des négociations. Le groupe des pays les moins développés a emporté le soutien des ambassadeurs suédois et malien suite à une déclaration relative à une initiative portant sur le renouvelable dans les pays les moins développés. Elle fait suite à l’initiative africaine pour les énergies renouvelables lancée en décembre dernier et est encouragée par plusieurs parties pour faire de la COP22 la COP du renouvelable. Cette tendance confirme la volonté de passer des discours aux actions

Des ateliers se sont concentrés sur les contributions nationales des pays à la lutte contre le réchauffement climatique et sur la nécessité d’établir une feuille de route claire concernant la mise en place de ces contributions. L'adoption d'un cadre qui ferait la part belle aux contributions nationales et au financement de la lutte contre le changement climatique permettrait d'apporter un peu de clarté à la feuille de route. Il est d'ailleurs prévu que les pays développés détaillent prochainement comment ils parviendront à réunir les 100 milliards de dollars prévus annuellement pour le financement.

 

Unis dans la volonté

L’ambition de ce financement est encore incertaine puisque même si la somme était réunie, cela ne suffirait pas à maintenir le réchauffement sous la barre des deux degrés, ni même de 1,5 degré. Dans ce contexte, comment améliorer encore l’efficacité des financements ?

Malgré les incertitudes, un sentiment d’unité a régné entre les délégués. Les modalités du passage à l’action ne sont pas encore clairement établies mais les acteurs en présence ont prouvé leur volonté lors de leur contribution à Bonn.