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COP 29 : Symboles et désillusions climatiques

Lundi, 25 Novembre 2024

La COP29, qui s'est tenue à Bakou, Azerbaïdjan, du 11 au 22 novembre 2024, a suscité espoir et frustration. Des avancées symboliques sur le financement et le marché du carbone ont été éclipsées par des engagements insuffisants et l'influence omniprésente des énergies fossiles, laissant planer le doute sur la capacité réelle des dirigeants à agir face à l'urgence climatique.

La COP29 de Bakou a laissé un sentiment mitigé. Les pays développés se sont engagés à mobiliser 300 milliards de dollars par an d'ici 2035 pour soutenir les pays en développement dans la lutte contre le changement climatique. Si ce montant est une amélioration nette par rapport à l'objectif précédent de 100 milliards de dollars, il est bien en deçà des 1 300 milliards annuels que certains experts jugent nécessaires pour limiter le réchauffement à 1,5 °C. Nombreuses ONG et nations vulnérables ont dénoncé cet engagement comme trop tardif et insuffisant face à l’urgence croissante des crises climatiques.

Autre avancée : la régulation du marché international des crédits carbone, en application de l'article 6.4 de l'Accord de Paris. Ce cadre vise à encourager le financement de projets climatiques, notamment dans les pays en développement. Toutefois, le scepticisme est de mise : le risque de greenwashing et la complexité du mécanisme suscitent des craintes quant à son efficacité réelle.

Mais au-delà de ces annonces, l'influence des énergies fossiles continue de jeter une ombre sur les négociations climatiques. La présence massive de lobbyistes du secteur fossile a été vivement critiquée. Beaucoup y voient une entrave à des décisions ambitieuses sur la transition énergétique, particulièrement dans des discussions cruciales sur la fin des subventions aux énergies polluantes. Ces influences nourrissent un climat de méfiance et freinent l’adoption de mesures à la hauteur des enjeux.

La gestion de la conférence par la présidence azerbaïdjanaise a été un autre point de tension. Accusée de manquer de transparence et d'expérience, la présidence a peiné à maintenir un cadre de négociations efficace. Cela a contribué à l’impression d’un sommet qui tourne en rond, où la diplomatie climatique semble parfois plus orientée vers la défense des intérêts particuliers que vers une véritable action collective.

Les critiques ont aussi fusé à l’encontre des pays riches, accusés de manquer d'ambition dans la réduction de leurs émissions et de faire trop peu pour soutenir financièrement les pays les plus vulnérables. Ces engagements mous et les compromis politiques n’apportent pas les transformations nécessaires pour espérer éviter les pires conséquences du réchauffement.

En conclusion, la COP29 aura offert quelques lueurs d’espoir avec des engagements financiers accrus et une régulation du marché carbone. Mais ces avancées sont loin de suffire. Le fossé entre les annonces et l'urgence climatique reste béant. Face à une planète en surchauffe, Bakou n’aura été qu’une étape symbolique. Pour que la COP30 soit un tournant, il faudra beaucoup plus : dépasser les influences fossiles, accroître la transparence et, surtout, mettre en place des actions véritablement audacieuses pour protéger l'avenir climatique mondial...