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Climat et énergie : les États-Unis et la Chine s'engagent sur des objectifs chiffrés

Mercredi, 12 Novembre 2014

Après l'accord des leaders européens fin octobre, ce sont les exécutifs chinois et états-uniens qui se sont engagés à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Dans la nuit du 11 au 12 novembre, la Chine et les États-Unis ont ainsi précisé leurs contributions à l'accord qui sera discuté à la conférence de Paris en décembre 2015.

Principaux émetteurs de gaz à effet de serre (42% des émissions de CO2 mondiales), la Chine et les États-Unis seront attendus au tournant, fin 2015. Dans cette perspective, les deux leaders économiques ont annoncé, dans la nuit du 11 au 12 novembre, des objectifs chiffrés qu'ils comptent inscrire dans leur contribution à l'accord de Paris pour le climat en 2015.

  • Les États-Unis se sont engagés à réduire de 26 à 28% leurs émissions d'ici 2025 (année de référence 2005) contre un objectif de -17% actuellement.
  • La Chine a prévu un pic de ses émissions autour de 2030 après quoi elle s'est engagée inverser la courbe et à produire 20% d'énergies non-fossiles dans son mix énergétique d'ici 2030.

 

Un grand pas pour les négociations internationales

À un an de la conférence de Paris sur le climat, les grands pollueurs jouent donc cartes sur table, Union européenne inclue depuis le Conseil des 23 et 24 octobre dernier. Cette annonce de la Chine, qui insiste régulièrement pour disposer d'un traitement différentié vis-à-vis des pays industrialisés, devrait permettre d'enclancher un effet d'entraîenemnt.

En effet, les États encore à la traine (Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Russie) ne pourront pas rester silencieux bien longtemps, ni se retrancher derrière l'excuse habituelle qui stipule que "tant que la Chine ne fait rien, moi je ne fais rien".

 

Mais des objectifs chiffrés encore insuffisants

Le lendemain de ces annonces, le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies, Ban Ki-moon, a salué "une importante contribution au nouvel accord sur le climat qui doit être signé l'an prochain à Paris". Le président américain Barack Obama a quant à lui parlé d' "accord historique" à la sortie du sommet de coopération économique de l'Asie-Pacifique (APEC).

Pourtant, pour contenir le réchauffement climatique sous la barre des 2°C, il faudra plus que ces contributions. Les climatologues ont d'ores et déjà réagit à ces annonces : les engagements européens, états-uniens et chinois restent insuffisants. Le dernier rapport du GIEC le confirme (voir notre rubrique Publications).

 

Des objectifs révisables... à la hausse !

Un rayon d'optimisme doit toutefois être noté : si ces objectifs semblent insuffisants, des portes ont été laissées entre-ouvertes pour permettre de les revoir à la hausse. L'Union européenne s'est engagée fin octobre à réduire ses émissions d'au moins 40%. Les États-Unis, bien qu'ayant choisi une année de référence plus récente (2005 contre 1990 pour les objectifs européens), se sont fixés une fourchette à l'horizon 2025, et non 2030. La Chine précise atteindre son pic au plus tard en 2030.

Les engagements pourront donc être revus à la hausse d'ici la conférence de Paris et d'ici 2020, date à laquelle l'accord entrera en vigueur. Encore faudra-t-il que ces objectifs, que l'on peut espérer ambitieux, se traduisent en réalisations concrètes.

Pays: 

Monde hors Europe