À Rio, une décharge devient un parc écologique

Mauro Quintanilha, un habitant de la favela Vigidal à Rio, a fait le pari en 2005 de transformer une décharge de la favela en parc écologique à l'aide de quelques volontaires. Le Parc écologique Sitiê ou "oasis verte" a été recompensé en avril 2015 par le prix SEED Award 2015, l'un des prix les plus prestigieux du monde en architecture, urbanisme et design.

16 tonnes d'ordures entassées depuis 25 ans, c'est ce que contenait la décharge de la favela avant que Mauro Quintanilha et d'autres volontaires lancent leur projet. L'absence de services publics pour gérer ces déchets avait transformé ce lieu en espace repoussant où tous types d'objets étaient jetés (pneus, électroménagés,...).

 

Un projet écologique et social

Depuis, le parc est devenu un espace accueillant et convivial. On y trouve des animaux. Des plantes aromatiques, des légumes et des fruits ont été plantés et sont distribués à la communauté. Le changement ne s'est pas opéré du jour au lendemain. Il a encore fallut faire un travail de pédagogie, changer les comportements des habitants qui avaient pris l'habitude d'y jeter leurs ordures.

Une partie des objets de la décharge ont été recyclés pour créer le parc. Par exemple, les pneus sont réutilisés pour aménager un escalier principal pour accèder au parc. Projet écologique mais aussi projet social, là est l'ambition du Sitiê. Le parc sert de lieu d'apprentissage pour les enfants, de rencontres et de loisirs pour tous. Il doit permettre d'éloigner les habitants de la violence et des traffics de drogue.

 

Le coup de projecteur de Rio+20

Le projet a profité des événements internationaux organisés à Rio pour se développer. Les autorités ont mis en place des campagnes de sécurisation des favelas en vue du Mondial de football en 2014. Le Sommet de Rio+20 organisé en 2012 a mis un coup de projecteur sur le parc, notamment grâce à la visite sur place des délégations étrangères. 

Par la suite, deux architectes diplômés de Harvard, Pedro Henrique de Cristo et Caroline Shannon, ont rejoint le projet. L'aventure continue puisqu'un Institut Sitiê d'Environnement, Arts et Technologies devrait voir le jour d'ici 2016. Le modèle pourrait même s'exporter dans d'autres parties du monde. 

Pays: 

Monde hors Europe