Face à la crise, des villes et territoires résilients

La résilience se définit comme la capacité d'adaptation d'un système à affronter au mieux des perturbations. Pour faire face à la crise actuelle, de nombreuses collectivités ont fait preuve d'innovation pour mettre ce concept en pratique. Le projet « Villes et territoires résilients » montre la voie en la matière.

Le projet "Villes et territoires résilients", conduit par le Commissariat général au développement durable (CGDD), s'intéresse à des villes et des territoires pouvant connaître des "chocs" plus ou moins brutaux : fermetures d'entreprises, difficultés économiques et sociales, risques d'origine naturelle ou accidents industriels, dans un contexte où le local est fragmenté par les tensions économiques inhérentes à la globalisation. A l'image de la commune de Feyzin, au cœur de la vallée de la chimie lyonnaise. Cette commune se pose la question de l'après-pétrole et imagine par anticipation les impacts d'une fermeture de la raffinerie.

 

Detroit en tête des shrinking cities

Les exemples de shrinking cities (villes en déclin) résilientes abondent. Le plus connu est celui de la ville de Detroit aux Etats-Unis. Décrite comme une ville fantôme suite à la fermeture des usines de Ford et à la crise des subprimes, la capitale du Michigan survit et se transforme à travers des activités associatives et artistiques et des potagers de quartier.

Aux Pays-Bas, la Province de Limbourg, territoire de 1 120 000 d'habitants enclavé entre l'Allemagne et la Belgique, connaît une baisse démographique et une crise économique liée à la désindustrialisation et à la difficulté d'adapter les emplois à l'évolution technologique. Cette dérive pourrait conduire à la dégradation des logements, à l'abandon des services publics, à l'endettement de la collectivité. Ancienne cité houillère de cette province, la ville de Heerlen a mobilisé une stratégie de requalification urbaine : une plate-forme économique rassemble 600 entreprises autour de l'économie verte, en particulier l'horticulture et l'agro-alimentaire.

 

La résilience, un concept ambivalent

Le CGDD propose une série de leviers sur lesquels s'appuyer pour mettre en oeuvre des stratégies de résilience à l'échelle locale : "Les facteurs contribuant à améliorer les capacités de résilience d'un territoire sont en fait nombreux. On peut citer effectivement l'inscription dans la texture territoriale (histoire, culture), les liens et la confiance entre acteurs, mais aussi le sens donné à l'action, la valorisation et le développement du capital social (force des réseaux sociaux, des liens…) et le développement des capabilités".

La résilience n'est pas un objectif à rechercher systématiquement : elle peut être au service d'un statu quo non démocratique, elle peut aller à l'encontre d'un changement souhaitable, note le CGDD. C'est un concept ambivalent, au carrefour de forces conservatrices et transformatrices. Tout dépend de la qualité des acteurs en présence et du degré de préparation des collectivités concernées.

Pays: 

Monde hors Europe