Photo by Charles Smith / CC BY-SA 2.0

Afterres : le scénario de l'agriculture de demain

Face aux défis alimentaires, agricoles et environnementaux auxquels la France et l'Europe font face aujourd'hui, un collectif d'ingénieurs français propose une agriculture biologique, prospère, locale. Le journal Reporterre s'est entretenu avec l'un des concepteurs du projet. Extraits.

En 2011, les ingénieurs agronomes de Solagro rendaient une première copie de leur scénario, intitulé Afterres : quelle utilisation des terres en 2050 ?. Cette version a été déclinée par la suite dans 22 régions. Aujourd’hui, Solagro propose la dernière version de son scénario et dessine un futur souhaitable.

Reporterre les a rencontré pour faire le point sur les besoins alimentaires en 2050, la composition de notre future assiette, l'évolution imaginée des exploitations agricoles... Ert voilà quelques extraits des réponses de l'ingénieur, Sylvain Doublet.

 

Une politique agricole partant de l'offre

"On s’est rendu compte que personne n’avait de scénario agricole piloté par la demande alimentaire de la France et de ses voisins. L’économie d’aujourd’hui ne raisonne plus beaucoup en fonction des besoins, mais plutôt en partant de l’offre."

 

Une assiette pleine de légumes et de céréales en 2050

"On a étudié l’assiette actuelle et on a regardé ce que l’on pouvait changer. On a diminué les surconsommations de sucre et de protéines. On a réduit le gaspillage alimentaire. On a aussi inversé les proportions entre protéines animales et végétales. L’aliment qui pèse aujourd’hui le plus en grammes par jour, c’est le lait, sous toutes ses formes. En accord avec des nutritionnistes, on a divisé la consommation par deux. Donc dans notre assiette en 2050, il y aura plus de fruits et de légumes, les céréales deviendront la principale source de protéines, on met deux fois moins de viande."

 

Et la ferme de 2050 ?

"Aujourd’hui, on part d’une situation d’hyper-spécialisation des territoires et des fermes. Donc le scénario les a diversifiés pour les rendre plus robustes des points de vue agronomique et climatique."