Vers un nouvel équilibre alimentaire ?

Novembre 2017
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Ce jeudi 23 novembre 2017, la fondation Terra Nova publie un rapport sur la place occupée par la viande dans notre régime alimentaire et ses impacts sur la santé ou l'environnement.

Ce rapport de la fondation Terra Nova revient sur la place de la viande au sein de notre culture alimentaire : comment s'est-elle imposée et pourquoi ? Il souligne également que depuis quelques années, suite aux différents scandales alimentaires qui se sont succédés, la viande a été le sujet de différentes inquiétudes des citoyens : ainsi, en 2013 76 % des Français étaient inquiets concernant la sécurité sanitaire de leur alimentation. Le rapport parle ainsi d'une "triple crise économique, de confiance et de légitimité". D'autre part, il est souligné que l'augmentation des risques sanitaires est souvent liée à la transformation et à l'augmentation de la taille des élevages, qui conduit souvent à des maladies dites "de production".

Terra Nova remet également en avant le risque que représente la production de viande pour l'environnement. Actuellement, les élevages consomment 800 millions de tonnes de céréales, soit environ 40% de la production mondiale, et 250 millions de tonnes de soja, mais ils occupent également 1/3 des terres cultivables mondiales. Ainsi, si la production et la consommation de viande ne se réduisent pas, la moitié des terres cultivables pourraient être occupées par les élevages.

Ainsi, il serait souhaitable de renverser la part de la viande dans les régimes alimentaires actuels, en la faisant de 2/3 à 1/3 et en augmentant la part des protéines végétales. Pour ce faire, Terra Nova formule 11 propositions, dont :

  • Évoluer vers la généralisation de l'option du « repas alternatif végétarien » et l'imposition d'un jour végétarien par semaine dans la restauration scolaire des collèges et lycées.
  • Mieux former les cuisiniers aux enjeux de la transition alimentaire.
  • Mieux contrôler les distributeurs alimentaires dans les lieux publics.
  • Développer les primes herbagères agro environnementales et consacrer une part plus substantielle des aides de la PAC (« 2e pilier ») à la conversion à l'agriculture biologique et aux solutions agroécologiques.
Ainsi, Terra Nova apporte sa contribution au débat sur l'alimentation, en parallèle des États généraux de l'alimentation qui prendront bientôt fin, et plaide pour un "nouvel équilibre entre nos traditions alimentaires, nos exigences sanitaires, nos impératifs environnementaux et nos intérêts économiques"