Rapport sur les effets du dérèglement climatique sur la biodiversité

Mars 2018
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Une nouvelle étude menée par le WWF et des experts du Tyndall Centre for Climate Change de l’Université d’East Anglia décrit les conséquences du dérèglement climatique sur la biodiversité. Elle démontre l’urgence de mettre en œuvre tous les moyens possibles pour contenir au maximum la hausse des températures.

Présenté comme « l’analyse la plus complète menée à ce jour à l’échelle mondiale », le rapport de synthèse établit les effets du dérèglement climatique sur la faune et la flore de plusieurs régions selon trois scénarios possibles. Les écorégions sélectionnées, au nombre de 35, sont celles qui accueillent la plus grande biodiversité terrestre.

Les situations modélisées diffèrent ainsi en fonction de la hausse des températures globales. Chaque cas correspond à des scénarios politiques possibles :

1. Un monde à +2°C (objectif de limitation maximal de la température moyenne mondiale, fixé par l'Accord de Paris à “bien en-dessous de 2°C”) ;
2. Un monde à +3,2°C (température moyenne mondiale prenant en compte la valeur médiane des engagements pris à la COP21 par les pays pour réduire leurs émissions pour 2025 et 2030) ;
3. Un monde à +4,5°C (température moyenne mondiale si aucun effort n’est fait pour ralentir le rythme actuel des émissions, communément appelé "laisser-faire").

Les prévisions sont sans appel : si les températures augmentent conformément au troisième et pire scénario, ce sont pas moins de 50% des espèces de ces régions qui sont menacées d’extinction au niveau local ! Dans le cas où l’accord de Paris serait respecté et le réchauffement limité à +2°C, le risque serait réduit de moitié.

Même dans le meilleur des cas, l’impact de l’activité humaine sur l’environnement sera désastreux. Les dégâts économiques et sociaux d’un tel bouleversement des écosystèmes menaceront la survie de centaines de millions de personnes.

Bien qu’il ne soit pas possible de prévoir dans les détails les conséquences à l’échelle mondiale, le rapport résume les résultats de l’étude pour 8 écorégions. Et il souligne l’urgence d’agir pour maintenir les températures en-dessous de la barre des +2°C, voire à adopter des objectifs plus ambitieux encore.