T4F : promouvoir les compétences durables dans le secteur de l'alimentation

Vendredi, 2 Février 2018

Comment les entreprises sociales doivent elles prendre en considération l’alimentation durable ? C’est la question à laquelle va répondre le projet « Training for Sustainable Food System Development – T4F » qui vise à former des professionnels du secteur alimentaire, afin de développer leur « green skills » et d’œuvrer pour le développement d’une croissance verte et d'un monde plus durable. Dans le cadre de ce projet, Diesis-Coop a publié un article sur la plateforme "Social Innovation Economy" que POUR LA SOLIDARITÉ a traduit en français. 

"Il est nécessaire aujourd’hui que la stratégie économique de l’Union européenne soit davantage axée sur la promotion d’une croissance durable et inclusive, comme le suggère la stratégie « Europe 2020 ».

Une série de facteurs a fait du système alimentaire global un des enjeux les plus importants de ces dernières décennies. Le système alimentaire actuel est en proie à un décalage constant entre les besoins de la Terre et produits. La chaîne alimentaire elle, ne cesse de s’accroître ; les lieux de production sont de plus en plus éloignés des lieux de consommation des produits, détériorant continuellement le lien entre nature et culture. Pourtant, notre alimentation fait partie de notre identité culturelle, elle est ce qui nous connecte et nous lie à la nature.

En 2017, Diesis a mené l’étude « How social enterprises contribute to sustainable food systems », afin de récolter davantage d’informations sur la situation des acteurs de l’économie sociale impliqués dans la création d’un système alimentaire durable, des coopératives agricoles.

De nombreuses entreprises de l’économie sociale sont déjà investies dans des projets relatifs à l’alimentation, ce qui représente une réelle opportunité pour développer un système alimentaire plus participatif, durable et local.

Grâce à leurs vastes réseaux, les entreprises de l’économie sociale sont capables de toucher les citoyen-ne-s afin qu’ils se sentent concerné-e-s par la problématique de l’alimentation et qu’ils-elles modifient leur comportement alimentaire.

Dans l’étude menée par Diesis, cinq éléments clés apparaissent et représentent la transition vers une alimentation durable : inclusion, équité, responsabilité, respect et opportunité.

Les entreprises sociales jouent un rôle majeur dans l’assimilation de concepts et de comportements au sein de la société. De nombreuses initiatives ont profité du développement de projets liés à l’alimentation, notamment comme instrument d’intégration. L’alimentation durable créée ainsi un double avantage : pour l’environnement et pour la société. En effet, le modèle coopératif a toujours fait coïncider valeur de production et responsabilité, où producteurs et consommateurs coopèrent ensemble, en intégrant une approche durable, respectueuse de l’environnement et des citoyen-ne-s.

De même, ces entreprises se sont révélées être une solution efficace pour la création de nouveaux emplois, qu’il s’agisse de jeunes ou d’indépendants. Elles s’organisent de manière à générer des solutions créatives, où une situation de crise peut finalement se transformer en opportunité. Ces nouvelles activités économiques permettent de créer de nouveaux postes liés à des qualifications et des profils de compétences spécifiques. L’écologisation de l’économie entraîne progressivement le déclin de certains secteurs et la nécessité de changements structurels de leurs activités et des compétences de leurs travailleur-se-s. Cependant, lorsque l’on parle des « green skills », celles-ci ne représentent pas uniquement des compétences techniques mais également des compétences liées à des pratiques de consommation et de gestion durables.

Cedefop définit les « green skills » comme « la connaissance, les capacités, les valeurs et les attitudes nécessaires afin de vivre dans une société  durable et économe en ressources ».

Afin de trouver la voie vers un nouveau mode de production et de consommation, il est important d’offrir les connaissances et les compétences permettant de gérer et d’implanter une croissance durable et intelligente. Les travailleur-se-s doivent recevoir des formations qui les rendront aptes à travailler de manière plus durable et de créer une réelle dynamique vers l’économie verte. Les citoyen-ne-s doivent entendre l’importance d’une alimentation durable et de l’impact que celle-ci peut avoir sur leur choix quotidien, leur santé et sur la société en général. Nos systèmes éducatifs doivent former les étudiant-e-s et professionnel-lle-s aux compétences requises sur ces marchés alternatifs émergents. C’est l’objectif principal du projet Erasmus+ plus « Training for Sustainable Food System Development – T4F ».

T4F vise à répondre à ces défis en formant des professionnelle-s du secteur alimentaire et ses nouvelles générations de travailleur-se-s, afin de développer leur « green skills » et d’œuvrer pour le développement d’une croissance verte."