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RDC : nouvelle taxe sur les métaux rares nécessaires à la transition énergétique

Vendredi, 23 Février 2018

Composants essentiels à la transition énergétique, les métaux rares vont faire l’objet d’une taxe à l'exportation importante en RDC. En réaction à la flambée des prix et à la raréfaction de ces ressources, des voix s’élèvent pour relancer l’extraction minière en France, avec la bénédiction du gouvernement.

Sans métaux rares, pas de transition énergétique et numérique. Ils entrent en effet dans la composition des éoliennes, des panneaux photovoltaïques, des batteries de smartphones et de voitures électriques, mais également de la fibre optique. Le développement important de ces technologies durant les dernières décennies a fait exploser la demande mondiale.

De son côté, la République démocratique du Congo s’apprête à instaurer une redevance de 10 % sur les « métaux stratégiques », adoptée le 27 janvier dernier. Parmi ces ressources bientôt soumises à la taxe d’exportation se trouve le cobalt, minerai dont 50 % de la demande mondiale est fourni par le pays.

Dans le contexte d’une demande en perpétuelle augmentation, la mesure aura des répercussions importantes sur les différentes industries qui dépendent des métaux précieux. Les actionnaires des grandes compagnies minières ont d’ailleurs manifesté, sans succès, leur inquiétude au chef de l’État Joseph Kabila.

La mesure intervient pour modifier un code minier jugé trop favorable aux capitaux étrangers. Ce revirement est à rapprocher de celui qu’a opéré la Chine dans les années 2000. Le pays, grand producteur de métaux rares, a déversé pendant des décennies ses ressources à bas prix, avant de restreindre ses exportations pour privilégier le développement de ses propres technologies, au grand dam des pays occidentaux.

La solution à cette fermeture des mannes se trouve peut-être sous nos pieds. C’est du moins l’avis de Guillaume Pitron, auteur de « La guerre des métaux, la face cachée de la transition énergétique et numérique ». En raison des pollutions générées par l’extraction des métaux, les populations occidentales ont cherché à exporter l’activité dans d’autres pays, moins regardants sur les normes environnementales et sociales. Cependant, l’envolée des prix et les conditions environnementales désastreuses dans ces États posent la question de la réouverture de mines en France, où les divers gisements pourraient couvrir les besoins nationaux.

Malgré une très forte opposition au sein des Français qui associent toujours la mine aux conditions décrites dans le roman Germinal, l’idée semble conquérir les dirigeants. Pour la première fois en trente ans, de nouveaux permis d’exploration ont ainsi été octroyés. Néanmoins, pour Philippe Bihouix, ingénieur spécialiste des métaux et auteur de « L’âge des low tech », d’autres pistes sont à privilégier, à commencer par le recyclage trop peu exploité. La raison : extraire des métaux coûte moins cher que les recycler.