« Pour une autre PAC »

Lundi, 4 Mars 2019

Le collectif « Pour une autre PAC » propose une politique agricole et alimentaire juste, bonne pour la santé et respectueuse de la planète pour tous les producteur·trice·s en Europe et ailleurs.

La PAC, ou Politique Agricole Commune, c'est la plus ancienne politique de l'Union européenne puisqu'elle est en place depuis 1962. Aujourd'hui, elle représente près de 40% du budget de l'Union européenne et est la politique la plus intégrée, c'est-à-dire pour laquelle les décisions se prennent de manière supranationale et commune. Sur base de redistribution d'aides économiques aux agriculteur·trice·s, le système est aujourd'hui quelque peu obsolète selon la nouvelle campagne de sensibilisation du collectif qui a été lancée lors du Salon de l'Agriculture 2019. En effet, la PAC propose des aides financières aux agriculteur·trice·s au prorata de la taille de leur exploitation mais également des rendements de celle-ci. Par conséquent, les paysan·ne·s qui reçoivent les aides les plus importantes sont les grandes exploitations agricoles et cela perpétue le modèle agro-industriel intensif dont les citoyen·ne·s essaient de sortir. 

La plateforme « Pour une autre PAC » regroupe plusieurs associations comme Greenpeace ou la Confédération paysanne par exemple, qui soulignent l'inefficacité de la dernière réforme de la PAC qui a eu lieu en 2015. L'introduction des « paiements verts » avait pour objectif de soutenir financièrement les paysan·ne·s qui respectaient, dans leurs cultures, les méthodes saines pour l'environnement. Cependant, selon Jacques Morineau, le porte-parole du collectif, tous les paysan·ne·s, même ceux utilisant massivement des produits chimiques, arrivent à toucher ces allocations.  Afin d'influencer les négociations du nouveau budget 2021-2027, les associations ont défini leurs priorités. 

Les douze priorités du collectif 

« Citoyen·ne·s et alimentation »

  1. Co‐construire la PAC avec les citoyen·ne·s et les acteur·trice·s public·que·s de l’environnement et de la santé : ouvrir les instances de gouvernance à la société civile et aux décideur·se·s en charge de l’environnement et de la santé à toutes les échelles territoriales.
  2. Soutenir les productions en faveur d’une alimentation saine et de qualité : créer des aides couplées pour les fruits et légumes frais et les légumineuses produits en agroécologie.
  3. Développer des dynamiques locales d’approvisionnement alimentaire qui répondent aux attentes des citoyen·ne·s : rendre éligible dans le second pilier les projets de développement de filières territoriales de production ou de transformation et les projets alimentaires territoriaux (PAT).
  4. Rendre l’agriculture biologique accessible à tou·te· : attribuer des financements importants pour le maintien et le développement de l’agriculture biologique.

    « Transitions agroécologiques »

  5. Financer la transition agroécologique des fermes, et notamment la sortie des pesticides : accorder une part significative du budget à des mesures agro‐environnementales et climatiques ainsi qu’à des aides à la diversification et à l’autonomie des fermes.

  6.  Reconnaître les pratiques particulièrement vertueuses pour l’environnement en les rémunérant : allouer au moins 40% du budget du premier pilier aux paiements pour services environnementaux, tout en préservant le budget des aides couplées
  7. Rendre les conditions d’octroi des aides lisibles et efficaces par rapport aux objectifs visés: adapter la conditionnalité pour rehausser l’ambition des critères environnementaux et créer une conditionnalité sociale et de bien‐être animal.
  8.  Gérer les risques sanitaires et climatiques en amont, en encourageant des fermes qui s’y adaptent : renoncer à tout financement public des assurances privées et financer à la place l’amélioration de la résilience des fermes.

    « Paysan·ne·s et fermes »
     
  9.  Donner de vrais moyens aux paysan·ne·s de se protéger face à la volatilité des prix et leur garantir ainsi un revenu : mettre en œuvre des dispositifs efficaces de régulation des marchés et de maîtrise des volumes de production.
  10. Stimuler l’emploi agricole plutôt que l’agrandissement des fermes : plafonner toutes les aides à l’actif et majorer les premiers hectares ou les premiers animaux.
  11. Accompagner l’installation de tous les projets paysans : relever l’âge limite pour percevoir l’aide à l’installation et adapter l’accompagnement proposé dans le parcours pré‐installation à chaque projet.
  12.  Mettre fin aux importations et exportations qui nuisent aux paysan·ne·s dans les pays du Sud comme du Nord : refuser tout nouvel accord de libre‐échange et mettre en place un dispositif de remboursement des aides PAC pour les matières premières exportées en dehors de l’UE.

 

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