Mauvaises nouvelles pour l'environnement

Jeudi, 29 Mars 2018

Dégradation des sols, disparition des oiseaux, pénuries d’eau et migrations climatiques, le mois de mars fut riche en (mauvaises) nouvelles concernant l’environnement. Voici en bref les dernières actualités sur l’état du monde.

Des sols dégradés

Des scientifiques, experts et décideurs de 128 pays se sont réunis à Medellin, en Colombie, afin d’évaluer l’état environnemental de la planète à l’occasion de la sixième session de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) qui s’est déroulée du 17 au 24 mars.

Fruit de la rencontre, un rapport d’une ampleur inédite dresse un constat sans appel sur la dégradation des sols. Ainsi, 60% d’entre eux sont en mauvais état, dont une moitié « de moyennement à fortement dégradés, et donc inutilisables pour l’agriculture ». En plus de cette menace pour la sécurité alimentaire de millions de personne, le mauvais état des sols représente un danger pour la biodiversité, 25% des espèces résidant sous nos pieds.

Une biodiversité à l’agonie

En seulement quinze ans, la population d’oiseaux en France a chuté d’un tiers, selon le CNRS et le Museum d’histoire naturelle. Ce déclin vertigineux serait dû à la disparition des insectes, source de nourriture essentielle pour les oiseaux. Deux études récentes affirment ainsi que l’Europe aurait perdu 80% de ses insectes volants en 30 ans.

Les pratiques agricoles sont pointées comme cause de cette tragédie. En effet, pour les deux institutions, « cette disparition massive est concomitante à l'intensification des pratiques agricoles ces 25 dernières années, plus particulièrement depuis 2008-2009, période qui correspond à la fin des jachères imposées par la Politique agricole commune, à la flambée des cours du blé, à la reprise du recours massif au nitrate et à la généralisation des insecticides néonicotinoïdes », déclarent-elles dans leur communiqué.

D’importantes pénuries d’eau

Épuisement des nappes phréatiques, pollution industrielle et agricole, un nouveau rapport de l’Unesco présente l’état catastrophique des réserves d’eau dans le monde. Tandis que 64 à 71% des terres humides ont été perdues en raison des activités humaines et qu’un tiers des grandes réserves d’eau souterraine est en détresse, 80% des eaux usées industrielles et municipales sont déversées sans traitement dans les rivières et cours d’eau.

Cette détérioration dramatique de l’accès à l’eau potable affecte directement les 3,6 milliards d’humains qui sont actuellement confrontés à des pénuries d’eau, un nombre immense qui pourrait croître jusqu’à 6 milliards d’ici 2050.

Qui conduisent à une explosion des migrations climatiques

Conséquence de ces bouleversements environnementaux, les migrations climatiques devraient atteindre les 140 millions de déplacés d’ici 2050, soit deux fois la population française. C’est du moins la conclusion du nouveau rapport de la Banque mondiale.

Parmi les régions les plus touchées, on retrouve en première position l’Afrique subsaharienne à hauteur de 86 millions de migrants, principalement en raison de la baisse des récoltes, suivie par l’Asie du Sud où le nombre de réfugiés atteindrait les 40 millions. Enfin, l’Amérique du Sud en compterait 17 millions de déplacés internes.

Lorsque l’on voit la façon dont les migrations sont gérées actuellement en Europe, nul ne doute que cette explosion des déplacements sera à l’origine d’importantes crises dans nos sociétés. Il est dès lors urgent d’agir pour contrer ces désastres environnementaux et se préparer aux migrations climatiques.