L’Islande commémore son premier glacier disparu

Vendredi, 23 Août 2019

Samedi 18 août, les habitant.e.s de l’île se sont rassemblé.e.s autour du nouveau monument érigé en mémoire du glacier islandais disparu il y a 5 ans.

Okjökull. C’est le nom du glacier islandais qui a perdu son statut en 2014, alors que les derniers éléments qui le composaient étaient en train de fondre. Pour marquer cet événement tragique, des chercheur.euse.s islandais.e.s de l’Université Rice aux États-Unis ont fait le choix d’inaugurer une plaque commémorative en souvenir du feu glacier à l’endroit même de sa disparition. L’idée est de sensibiliser les populations sur les conséquences irréversibles liées au dérèglement climatique. Cymene Howe, professeure d’anthropologie à l’Université Rice indique à ce propos qu’« en marquant le décès de l’Okjökull, nous espérons attirer l’attention sur ce qui se perd à mesure que les glaciers de la Terre disparaissent ».

Sur le monument dédié au glacier est inscrit en lettres d’or : « Une lettre pour l’avenir ». Cette formule est assez révélatrice de l’état d’esprit dans lequel se trouvent les scientifiques, inquiet.ète.s du scénario vers lequel nous nous dirigeons. En dessous, on peut lire :

« Tous nos glaciers devraient connaître le même sort au cours des deux cents prochaines années. Ce monument atteste que nous savons ce qui se passe et ce qui doit être fait. Vous seuls savez si nous l’avons fait ».

Adressé aux futures générations, ce message qui fait froid dans le dos sert de témoignage pour l’avenir.

Un désastre écologique menaçant l’ensemble de la planète

L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a publié une enquête parue en avril dernier dans laquelle elle révèle que presque la moitié des sites classés au Patrimoine mondial de l’humanité pourraient voir leurs glaciers disparaître d’ici la fin du siècle. Ce désastre écologique ne pourra être évité que si des efforts sont réalisés pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre. Le géologue islandais Oddur Sigurdsson prévient néanmoins que « l’inertie du système climatique est telle que, même si on arrêtait dès maintenant d’introduire des gaz à effet de serre dans l’atmosphère, il continuerait à se réchauffer pendant un siècle et demi ou deux avant d’atteindre son équilibre ». Prévision peu réjouissante.