La Chine, future championne de la lutte contre la pollution ?

Mercredi, 14 Mars 2018

La Chine est connue pour ses nuages de pollution recouvrant régulièrement ses grandes villes. Pourtant, ce temps sera peut-être bientôt révolu : une nouvelle étude de l’Université de Chicago montre que le pays est en passe de vaincre ses problèmes de pollution à une vitesse spectaculaire.

Entre 2013 et 2017, la Chine a vu son taux de particules fines présentes dans l’air baisser de 32 %, un résultat remarquable de par sa rapidité. En comparaison, les États-Unis ont mis plus de dix ans pour parvenir à une telle amélioration après l’adoption d’une loi sur l’air en 1970.

Si le taux se maintient, les effets sur la santé des Chinois seront importants. En effet, les particules fines (PM 2,5) ont un fort impact sur la santé, notamment en jouant un rôle dans les maladies cardiovasculaires et respiratoires ainsi que le cancer. Grâce à la baisse constatée en Chine, l’espérance de vie devrait s’allonger de 2,4 années, prédisent les chercheurs.

« Ce que les quatre années écoulées prouvent, c'est que les choses peuvent changer, et même rapidement, avec de la volonté politique », déclare à l'AFP Michael Greenstone, qui a dirigé l'étude à l'Institut de politique énergétique de l'Université de Chicago. Il continue : « La Chine n'est pas considérée comme un pays démocratique et pourtant on constate que le gouvernement a dû prendre des mesures que l'opinion exigeait ».

Néanmoins, la politique environnementale s’est accompagnée de coûts économiques et sociaux. Les autorités ont fermé des milliers d’usines trop proches des centres-villes et ont interdit fin 2017 les chauffages à charbon dans le nord du pays. N’ayant pas pu installer des systèmes au gaz à temps, de nombreuses régions se sont ainsi retrouvées sans chauffage.

La situation n’est pas encore parfaite, comme en témoigne le pic de pollution survenu à Pékin le 13 mars avec un taux de particules fines qui a dépassé les 300 microgrammes par m³, soit plus de 12 fois la norme recommandée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Cependant, ces progrès réalisés dans un temps record devraient inspirer le reste du monde, et l’Europe, en montrant qu’une politique environnementale ambitieuse et efficace est possible.