La biométhanisation, une fausse bonne idée?

Vendredi, 22 Mars 2019

À Leuze (Hainaut, Belgique), SIBIOM (société industrielle de biométhanisation) prévoie de développer une station de biométhanisation afin de produire du gaz « bio ». Cependant, le coût environnemental d'un tel projet est tel que les avantages qu'il tend à fournir sont insuffisants par rapport à l'impact général. 

Les matières organiques, lorsqu'elles se décomposent, produisent du méthane, gaz qui est le composant principal de notre gaz de ville traditionnel. Sur la base de ce principe, des stations de biométhanisation tentent de produire le même volume de gaz en décomposant des matières organiques produites expressément. Pour faire simple, cela veut dire que l'on réalise des cultures alimentaires énergétiques : on consacre des terres agricoles à la production de maïs par exemple afin de la décomposer ensuite et d'en tirer du gaz biologique. Au premier abord, cette technique a tout de désirable, mais plusieurs études ont montré la face cachée de ce processus. En effet, la Commission a mis en évidence que les agrocarburants produisaient à peine moins de gaz à effet de serre que les gaz fossiles traditionnels et voir plus dans certains cas puisque l'augmentation du nombre de terres nécessaires aux productions engendre une déforestation accrue. 

En 2016, l'intercommunale IDETA et la société Engie avaient déposé une demande de permis pour cette centrale de biométhanisation. IEW (inter-environnement Wallonie) avait alors souligné le caractère désastreux pour l'environnement d'un tel projet « vert ». Cependant, les deux partenaires ont décidé en février 2019 de réintroduire une demande de permis. IEW rappelle que plusieurs éléments, au-delà des problèmes liés aux climats, sont toujours controversés concernant ce projet : 

  • L’ impact sur la biodiversité ou sur l’alimentation est négatif ;
  • Les promesses d’amélioration de l’approvisionnement futur sont très peu crédibles ;
  • Derrière les belles promesses de rendement, la filière agricole locale risque de souffrir du projet à terme ;
  • L’impact sur les habitants au niveau local est potentiellement important et sous-estimé ;
  • Le coût d’un tel projet est inacceptable, il détournera des sommes importantes destinées aux énergies renouvelables durables.

Ce qu'il faut retenir, c'est que ce projet n'est pas encore sûr de voir le jour mais d'autres, se parant également d'une ligne « positive pour l'environnement » risquent de voir le jour. Il est nécessaire de s'interroger sur tous les aspects de ces nouvelles technologies afin de faire des choix éclairés pour l'avenir de notre planète. 

 

Pays: 

Belgique