CFP 2021_2027

Ce qu’il faut savoir des négociations budgétaires qui débutent à Bruxelles

Vendredi, 21 Février 2020

Les dirigeants des 27 États membres de l'UE organisent un sommet spécial pour débattre du budget de l'Union pour 2021-27. L’objectif est triple : respecter les délais de plus en plus serrés, combler le vide financier laissé par le Brexit et concilier les positions très différentes des États membres. Explications en sept points.

CFP comme Cadre financier pluriannuel

C’est le terme technique pour désigner le budget européen. Il s’étale sur sept ans (2021-2027) et devrait osciller autour de 1 % du Revenu national brut européen, entre 1 134 milliards (proposition de la Commission) et 1 094 (proposition du Conseil). Soit environ 160 milliards par an. C’est moins de la moitié du budget de la France. La Commission souhaiterait éviter de répéter l’expérience du précédent CFP où ont fait perdre un an aux projets de financements régionaux.

No British no party ?

Le départ des Britanniques pourrait laisser penser que les choses seront plus simples. Il n’en est rien. Le Royaume-Uni était (comme la France, l’Allemagne, l’Italie…) un contributeur net, il versait plus qu’il ne prenait. Son départ réduit l’enveloppe de 75 milliards sans faire disparaître le problème du fameux rabais britannique, puisque cinq autres pays (Allemagne, Danemark, Autriche, Pays-Bas et Suède) bénéficient également d’un rabais et y tiennent beaucoup.

Dépenses nouvelles

Dans le même temps, l’agenda européen s’est rempli de nouvelles priorités, environnementales et géostratégiques. Le Green deal, et le nouveau fonds pour la transition juste, pèsera 7,5 milliards. La bataille stratégique du numérique et de l’intelligence artificielle entre 4 et 6 milliards.

La cohésion et la PAC pénalisées

Résultat, la couverture étant trop courte, ce sont les deux chapitres de dépense traditionnellement les mieux dotés, la Politique agricole commune (PAC) et les Fonds de cohésion, qui vont en pâtir. Avec une réduction de 80 milliards pour les deux. Or la sécurité et l’indépendance alimentaires sont un enjeu toujours majeur, surtout face à la poussée démographique des autres continents.

Ressources propres

Les nouveaux défis stratégiques ont redonné force à une demande ancienne de doter l’UE de ressources propres afin de sortir de la seule logique de répartition nationale liée au CFP. Le projet actuel de CFP propose une taxe sur les plastiques non recyclés et sur les revenus issus du marché du carbone.