L'environnement et le social, deux priorités à concilier dans les centres publics d'action sociale bruxellois

"Comment allier l’environnement et le social ?". C'était la question posée par Bruxelles Environnement (l'administration bruxelloise en charge de l'environnement et de l'énergie), lors d'une conférence le 21 octobre dernier, aux CPAS régionaux disposant d'un Agenda 21 local. Au travers de différents témoignages, de la dimension stratégiques des Agendas 21 aux actions de terrain, les différents intervenants ont fait état de plusieurs bonnes pratiques locales.

Comment et pourquoi s'engager dans une démarche de développement durable ? Les participants à la matinée organisée par Bruxelles Environnement y ont tous apportés des éléments de réponses. Voici quelques-unes de des pratiques mises en place pour répondre à l'injonction de durabilité sociale, économique et environnementale, en région bruxelloise.

 

Eco&Co, un lieu pour les questions énergétiques (Saint-Gilles)

Le projet, mené par le CPAS de Saint-Gilles et le CAFA (Centre d'accompagnement et de formation pour adultes), abordent quatre thématiques : logement, endettement, énergie et emploi. Son objectif de lutte contre la précarité énergétique a obligé les porteurs du projet à aborder la question de l'énergie au sens large, en faisant appel aux différents services du CPAS. Ont ainsi pu être proposé aux ayants droit des outils d'information, des ateliers de formation/sensibilisation à l'aide d'outils pratiques et dynamiques (jeu, démontages de robinets, etc.) et des audits énergétiques de leur logement.

Si la libéralisation du marché de l’énergie a eu lieu, certaines personnes n’ont pas changé de fournisseur d'énergie alors même que cela ne correspondait pas au mieux à leurs besoins. Les acteurs du CPAS de Saint-Gilles ont donc tenu à accompagner ces publics en réaliseant un diagnostic énergétique. Tout en prenant des précautions quant au caractère potentiellement intrusif de ces visites de logement, les porteurs du projet Eco&Co réalise un audit énergétique à la demande des ayants droit et leur proposent, par la suite, des pistes d'amélioration de leur logement.

Ces améliorations peuvent nécessiter de faire appel à des éco-ouvriers, personnes embauchées par le CPAS lui-même, en capacité de réaliser de petites installations dans les logements ayant bénéficiés d’un audit (installation de réflecteurs pour les radiateurs, petites isolations…). L’apport principal de ce projet relève de l’objectivation de la situation énergétique des ménages.

 

Alimentation et cantine durables (Berchem-Sainte-Agathe)

Le CPAS de Berchem-Sainte-Agathe s'est attaché à la problématique de l'alimentation durable. Plusieurs réalisations vont dans le sens d'une alimentation plus saine, plus égalitaire et moins gourmande en déchets.

La cantine durable de la Maison de repos "Val de Fleurs" en est un premier exemple. Des formations pour les cuisinières et le dialogue engagé avec les résidents ont permis d'engager une première réflexion sur ce qu'il fallait mettre dans les assiettes. La participation a été au coeur de la démarche du CPAS. Ont ainsi pu être intégré l'ensemble des aspects ayant trait à la restauration, de la qualité de la nourriture à la convivialité des repas. La consultation des différentes parties concernées a ainsi permis de proposer des repas à partir de produits frais, plutôt que de produits surgelés, de mettre en place des repas moins carnés et d'instaurer des repas végétariens toutes les semaines (les "Jeudi Veggies"). Le tout s'est accompagné d'importantes campagnes de sensibilisation notamment dans la lutte contre le gaspillage.

L'épicerie sociale, le B@bel Hut Market, est également une des réalisations menées par le CPAS de Berchem. Les différents bénéficiaires, citoyens, associations, etc. ont également participé à la mise en oeuvre du projet. Au-delà de la simple épicerie, le projet a permis de mettre en place des ateliers « lecture d’étiquette », « pièges de supermarché », etc. Réussite notamment, les légumes frais offerts (notamment les non-qualibrés) par des producteurs et revendeurs ont un grand succès auprès des acheteurs qui sont rares à sortir de l'échoppe sans produits frais.

 

Habiller et embaucher, les mots d'ordre de Recréart et JobOffice asbl (Ville de Bruxelles)

Favoriser l’insertion socioprofessionnelle des publics en difficulté tout en offrant des vêtements à petits prix ? C'est le projet qui a vu le jour au travers de deux boutiques, Big Bang et RecréArt, à Bruxelles. La première, boutique de vêtements de seconde main, offre des vêtements au prix différencié selon les publics (un prix tout public et des réductions pour les détenteurs d'une carte, dans l'esprit d'un vestiaire social). Les formations et embauches de publics en insertion ont permis à plusieurs personnes de trouver un emploi et d'ainsi bénéficier d'une première expérience professionnelle. Chez RecréArt, on préfère customiser des vêtements qui ne pouvaient plus être portés comme tels, à l'aide de jeunes créateurs.

Pays: 

Belgique