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Les métiers verts, c’est demain !

Notes d'analyse
April 2011
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C’est devant plus de 1.800 personnes que les représentants de la Confédération Construction ont exposé les défis et (surtout) les opportunités de la révolution verte du secteur lors de la 7è édition duForum Construction, le 24 février dernier, entièrement dédié aux emplois verts. La filière, touchée de plein fouet par la crise économique et des investissements en berne, entend bien sauter sur l’occasion que représente le verdissement de l’habitat. La Confédération Construction considère, en effet, que le logement durable pourrait créer jusqu’à 20.000 emplois d’ici à 2020, dont 13.000 rien que dans le bâtiment.

 

Si le développement des énergies renouvelables n’est pas en reste, c’est surtout les économies d’énergie qui est en vedette. Et pour cause, d’ici à 2020, toute nouvelle construction devra être neutre énergétiquement parlant et les exigences thermiques pour les bâtiments existants risquent fort de ne faire qu’augmenter. Aussi, d’après une étude menée par la Confédération, les activités telles que la super-isolation thermique ou le développement de construction passive devraient doubler d’ici à 2020. Il est cependant important de noter que c’est moins les constructions neuves que la rénovation du parc immobilier existant qui devrait créer tous ces emplois. Le grand défi, c’est la rénovation !

 

 

En effet, avec une moyenne autour des 350 KWh/m²/an, l’efficacité énergétique du parc immobilier belge est l’une des plus mauvaises d’Europe. A titre d’exemple, cette consommation énergétique moyenne est à diviser par deux pour les Pays-Bas. En cause de ces mauvais résultats, l’âge du parc immobilier où plus de 78% des bâtiments ont plus de 30 ans et le faible taux de renouvellement ne parvient pas à compenser la donne. De plus, le pays compte énormément de logements individuels, résultat d’une logique d’acquis social, souvent construits lorsque les normes étaient peu ambitieuses voire inefficaces.

Le défi est donc énorme, surtout que la filière souffre déjà d’une pénurie de main d’œuvre qualifiéepour assurer le suivi de la demande. D’autant qu’à côté de ces emplois à créer, les emplois actuels du secteur se doivent également d’évoluer vers le vert. Pourtant, les entreprises de la filière semblent opérer un changement de mentalité, puisque près de 70% d’entre-elles entend participer activement à la construction durable, mais attend également une offre de formation adéquate et un accompagnement financier des pouvoirs publics (fiscalité, prêts verts, systèmes de tiers investissement, …), surtout lorsque les surcoûts de la construction durable ne sont pas encore compensés par le marché.

Aussi, la Confédération Construction a-t-elle tenté d’analyser les besoins de formation du secteur, qui se situent essentiellement sur trois niveaux : technique, pratique et administratif. Former des personnes aujourd’hui, c’est anticiper l’augmentation de la demande et les réglementations de demain. La Confédération souligne toutefois que cette acquisition d’expérience prendra du temps et devra être accompagné par les pouvoirs publics, en saluant les Alliances Emploi-Environnement pour avoir mis l’accent sur la construction durable, tant à Bruxelles qu’en Wallonie.

La Confédération Construction l’a très bien compris : s’il est clair que le logement durable présente un énorme potentiel d’emploi pour demain, c’est dès aujourd’hui qu’il se prépare.