Robert de Mûelenaere répond à nos questions

Wednesday, 24 September 2014

Robert de Mûelenaere, administrateur délégué à laConfédération Construction belge  répond à nos questions et fait le point sur les perspectives d’activité du secteur. Il insiste tout particulièrement sur le poids économique de la construction, notamment par le rôle qu’elle peut jouer dans la reprise de la croissance ou dans la résolution de la crise du logement actuelle.

Quelles sont, selon vous, les perspectives d’activités pour le secteur de la construction ?

Ce n’est pas une tâche facile, car l’environnement économique a rarement été aussi incertain. Les plus alarmistes, et ils sont de plus en plus nombreux, nous disent que nous devons nous préparer au fameux scénario en « W » évoqué dès le lendemain de la faillite de Lehman Brothers, pour décrire une double récession économique.

La confiance des ménages s’était déjà effondrée en 2009. Pour la construction résidentielle, cela s’est traduit à ce moment-là par une baisse du nombre de permis de bâtir de l’ordre de 13%. C’est ce qui a amené le gouvernement fédéral, à prendre une mesure ciblée sur la construction neuve de logement. Il a réduit la TVA de 21% à 6% pour une tranche de travaux de 50.000€. On le sait maintenant : cette mesure a été un grand succès. La construction a une nouvelle fois pu faire la démonstration qu’elle est un pilier sûr sur lequel peut se reposer une économie saine et prospère, et un instrument tout désigné de relance quand l’économie est déprimée.

L’avenir de la construction résidentielle et du secteur de la rénovation représente un très gros enjeu, pour nos entreprises comme pour les décideurs publics. Contrairement aux Etats-Unis et à quelques pays européens, comme l’Irlande et le Portugal, il n’y a pas de suroffre de logements en Belgique. En réalité, il manque tout simplement de logements dans notre pays.

Cependant, il y a un vrai problème de « solvabilité » de la demande de logements. Il semble de plus en plus difficile pour un ménage de financer l’acquisition d’un logement, et, faut-il le dire, la construction d’un logement. L’offre étant déficitaire par rapport à la demande, les prix sont poussés à la hausse, ce qui aggrave encore le problème de la solvabilité et pousse les ménages vers les logements aux prix les plus bas. Avec, au bout de la chaîne, le risque de voir la porte d’accès au logement fermée pour les plus bas revenus. C’est donc le cercle vicieux !

C’est la raison pour laquelle nous demandons que nos gouvernements, aujourd’hui au chevet de l’économie financière, n’oublient pas que c’est l’économie réelle qui est la vraie créatrice de richesses. Qu’une politique de rigueur, indispensable au demeurant ne peut en arriver à brider la croissance et qu’il n’y a pas de croissance qui ne se repose sur la construction.