Le pergélisol, de récepteur à émetteur de carbone

Tuesday, 29 October 2019

Également appelé permafrost, le sol de l’Arctique ayant pour spécificité d’être gelé en permanence et qui jusqu’ici retenait les émissions de carbone est en voie de devenir une source émettrice de CO2.

Une récente étude menée par des scientifiques en provenance de douze pays montre que le réchauffement du sol lié au dérèglement climatique a considérablement modifié la fonction réceptrice du pergélisol couvrant un cinquième de la planète. L’équilibre naturel selon lequel les plantes nordiques absorbaient l’été les émissions de carbone émises par le pergélisol l’hiver, n’existe plus. « Chaque année, plus de carbone est [relâché] que ce qui est absorbé. Cela se produit déjà », commente Jocelyn Egan, professeur à l’Université Dalhousie.

Ce n’est que récemment que les expert.e.s ont découvert que les émissions de CO2 en Arctique sont deux fois plus importantes que les dernières estimations. Chaque année, c’est 1,7 milliard de tonne de gaz carbonique qui est libéré dans l’atmosphère, tandis que les plantes arctiques peuvent absorber à peine plus d’un milliard de tonne de gaz dans le même temps. À ce propos, Monsieur Egan constate que « la valeur émise en hiver est supérieure à l'absorption nette pour la saison de croissance ». Toujours d’après ce rapport, 41 % d’émissions de CO2 en plus devraient être libérées d’ici la fin du siècle, et ce, dans un scénario de statu quo, contre 17 % si des efforts considérables sont mis en œuvre.

Ce constat inquiétant trouve son explication dans le fait que la région nordique se réchauffe trois fois plus rapidement que le reste de la planète. L’étude qui se concentre sur les émissions de carbone ne s’est pas intéressée au méthane, gaz à effet de serre rejeté par le sol et trente trente fois plus puissant que son homologue.