La survenance d’incendies en Arctique, une anomalie devenue ordinaire ?

Monday, 12 August 2019

C’est le triste constat de l’été 2019, la Sibérie, l’Alaska, le Groenland ou encore l’Ontario font de plus en plus l’objet d’épisodes d’embrasements dus au dérèglement climatique.

Dans l’inconscient collectif, les incendies ont plutôt tendance à se produire en période de fortes chaleurs, dans des régions arides. Cette idée relève désormais du cliché puisque de plus en plus, des incendies se développent dans des zones dites glaciales. Plusieurs régions du cercle arctique connues pour leurs températures négatives se sont enflammées depuis le début de l’été. On en recense plus d’une centaine. Ce désastre environnemental s’explique notamment par la combinaison fatale  de l’impact de la foudre et de la sécheresse. La zone arctique est sujette à un réchauffement des températures bien plus élevé que le reste de la planète, et subit en conséquence une hausse spectaculaire du nombre d’incendies.

50 mégatonnes. C’est la quantité de dioxyde de carbone qui a pollué l’atmosphère à la suite de ces événements, correspondant aux émissions annuelles de la Hongrie. Au-delà de cette catastrophe écologique, les retombées de cendres et de suie liées aux incendies entrainent une accélération de la fonte des glaciers et des pergélisols. Également appelées permafrost, ces couches à la surface du sol qui ont pour caractéristique de rester gelées plus de deux années consécutives seraient en train de fondre 70 ans plus tôt que prévu. Et ce n’est pas tout. Par leur noirceur, les cendres qui se déposent sur la neige blanche constituent un énième facteur du dérèglement climatique puisqu’elles absorbent les rayons solaires au lieu de les réfléchir.

Ce bilan on ne peut plus négatif a fait l’objet de nombreux commentaires par les plus grands experts mondiaux tels que l’Organisation météorologique mondiale (OMM). L’agence de l’ONU constate amèrement que les émissions de CO2 liées aux incendies depuis le mois de juin sont plus importantes que « ce qui a été libéré par les incendies dans l'Arctique pendant tous les mois de juin réunis de 2010 à 2018 ».