Essence

Hausse des prix des carburants et écologie

Friday, 9 November 2018

Depuis le printemps 2018, les français.e.s sont mécontent.e.s des augmentations incessantes des prix des carburants, au point tel qu’un appel à manifestation a été lancée pour le 17 novembre 2018.

 

Le prix du gazole a augmenté de 23% depuis le début de l’année 2018 et celui de l’essence de 15%. Cette hausse devrait se poursuivre en 2019 avec une augmentation de 7 centimes pour le gazole et de 4 pour l’essence. Cette hausse sur l’augmentation des prix des carburants est très impopulaire et a incité les citoyen.ne.s à se mobiliser et à manifester le 17 novembre 2018.

En réponse à cet appel le Premier ministre Édouard Philipe a déclaré « Il n’y a pas de solution magique au problème de réchauffement climatique » justifiant ainsi la politique du gouvernement sur la fiscalité de l’essence par l’argument écologique. Cependant, comme l’explique l’article de Marianne en annexe, la hausse des prix des carburants n’équivaut absolument pas à la hausse des actions prévues pour financer la transition énergétique et met donc en exergue un premier problème.

Le second élément à souligner est ce lien complexe qui existe entre mesures écologiques, hausse des carburants et impact social. La hausse des prix des carburants n’affecte pas les citoyen.ne.s de la même manière, touchant particulièrement les zones rurales et suburbaines. Sans politiques de transports publics efficientes, ces populations n’ont d’autres choix que de subir ces augmentations de taxes sans pouvoir bénéficier de réelles alternatives qui leur permettrait de réduire leur impact environnemental.

Comme l’explique l’économiste Jean Gadrey « La crise écologique ne trouvera pas de solution si la réduction des inégalités sociales n’est pas considérée comme une priorité au moins aussi urgente que tous les objectifs écologiques ».  Ces deux enjeux doivent être pensés simultanément, aux risques de tomber dans le piège d’une division entre défenseur des droits sociaux et défenseur de l’environnement.

L’une des réponses est de renvoyer l’État à ses responsabilités, en exigeant par exemple que des mesures similaires soient appliquées aux secteurs aériens ou maritimes, qui jusqu’à présent bénéficient d’une taxation minime par rapport à leur impact environnemental.