La technologie blockchain au secours du climat

Wednesday, 21 February 2018

Avec l’explosion et la chute brutale du cours du Bitcoin, la technologie blockchain a énormément fait parler d’elle. Si la cryptomonnaie est souvent dénoncée pour ses conséquences environnementales, sa technologie pourrait bien contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique.

La technologie innovante sur laquelle repose le Bitcoin, appelée blockchain, représente un bouleversement. En effet, le système possède divers atouts de taille : il est décentralisé, infalsifiable et permet un traçage complet, rendant possible la vérification des données par chacun. De cette façon, il est impossible à hacker et peut survivre à toute défaillance informatique.

Son principe de fonctionnement est relativement simple, il s’agit d’un registre où sont consignées toutes les opérations effectuées. Mais, à la différence du système bancaire où chaque établissement possède les données de ses clients (par exemple les montants disponibles sur chaque compte), la blockchain suppose l’existence de milliers de copies du registre disséminées dans le monde entier. Dès lors, pour pirater les données ou pour les détruire, il faudrait réussir à atteindre chacun de ces exemplaires. De la même façon, la défaillance de plusieurs ordinateurs ne portera pas préjudice au système car il subsisterait toujours les milliers d’autres fichiers intacts.

Mais la force de cette technologie est également sa faiblesse. En effet, le traitement et la conservation des données nécessitent un parc informatique important. Or, ces machines consomment de l’énergie et dégagent de grandes quantités de chaleur. Les data centres sont donc contraints de refroidir les serveurs sous peine de voir leur matériel partir en fumée. Ceci nécessite d’importants dispositifs de refroidissement, très énergivores, ce qui génère d’importantes émissions de CO2 (l’empreinte écologique du Bitcoin équivaut à celle de l’Irlande).

Alors comment une telle technologie peut-elle contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique ? Sans entrer dans les détails, elle permettrait de rendre l’ensemble des informations accessibles à tous, de les soumettre à une vérification constante et de les mettre à jour instantanément. L’ONU envisage ainsi son application afin d’améliorer les transactions d’émissions de carbone et d’énergie verte, promouvoir les flux financiers durables et rendre plus transparents les progrès réalisés dans le cadre de l’Accord de Paris.